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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 14:08

 

France: entre deux maux, choisir le moindre...

 

Les institutions politiques de la France ne vont pas de soi. Elles sont issues de la dramatique défaite de la gauche en 1958, lorsque de Gaulle prit le pouvoir et apparut comme un moindre mal face aux putschistes d'Alger. Car la Cinquième République est un produit de la sale guerre d'Algérie.

 

 

L'élection du président de la République au suffrage universel, d'apparence si démocratique, s'inscrit dans la vieille tradition française du bonapartisme plébiscitaire, consacrée par le référendum du 28 septembre 1958, avec 79% de oui. Après De Gaulle, la gauche a subi Pompidou et Giscard d'Estaing. Et Mitterrand a revêtu en 1981 les habits de cette monarchie élective, pour en adoucir un peu les rigueurs. Mais la gauche française n'est jamais sortie du piège de 1958. Pire, les partis politiques, PS inclus, sont devenus des champs de course, avec l'Elysée comme seul objectif.

 

 

Dans un tel système, le président de la République n'est pas un arbitre, c'est le chef d'une majorité politique.

 

 

L'affaiblissement de toute la gauche...

 

 

 

Tel est le contexte historique dans lequel se situe l'élection présidentielle de 2017, avec, par rapport aux précédentes, ce terrible constat: l'effarante banalisation du Front national, que les médias en sont à présenter comme une force politique entre les autres, et non comme une menace pour la démocratie. Les 21,43% de Marine Le Pen au premier tour vont monter à combien au soir du 7 mai? Lorsque, en 2002, son père figura au second tour, ce fut l'effroi, un front républicain assura à Jacques Chirac un succès éclatant. Rien de tel ne semble devoir se produire cette année.

 

 

La gauche - la social démocratie- ne cesse de s'affaiblir en Europe. L'addition des voix de Mélenchon et de Benoit Hamon ne fournit que 26 %. Hamon, « frondeur » dans le PS, méritait mieux comme individualité, mais il n'échappe pas au sort commun.

 

 

Le cas Mélenchon

 

 

Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui "ce qu'il ya de mieux sur le marché", a été une illustration du parti socialiste de 1976 à 2008 (congrès de Reims), et a même été ministre sous Jospin. Le leader de « la France insoumise », qui a fait une belle campagne électorale et engrangé près de 20% des suffrages, a pour principale faiblesse, non des idées parfois brumeuses en politique internationale, mais un ego sans mesure, lequel l'empêche de nouer des alliances.

 

 

 

Les divisions de la droite

 

 

L'éviction de François Fillon, absent du second tour, est moins celle de son parti, "Les Républicains", que d'une individualité très compromise par l'argent et celui de son entourage: les électeurs ont encore la faiblesse de préférer des hommes politiques honnêtes à des corrompus ! Dans cette conjoncture, une partie de la droite conservatrice se ralliera à Emmanuel Macron, une autre votera Marine Le Pen sans états d'âme ... Il faudra mesurer les abstentions, qui risquent d'être nombreuses à gauche aussi: pourtant, entre deux maux, il faut toujours choisir le moindre...

 

 

Haut fonctionnaire et banquier d'affaires, Emmanuel Macron est présenté abusivement comme un homme absolument neuf, alors qu'il a été ministre et donc solidaire pendant deux ans. Tous ceux qui, avec et autour de François Hollande, ont abandonné le PS en rase campagne, se sont ralliés à ce pur produit du système, le cooptant en quelque sorte comme président de la République, en tout déni de démocratie...

 

 

 

 

 

 

Robert Falony

 

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