La SNCB débauche.
La SNCB a annoncé aux syndicats la suppression de 80 postes sur 320 au sein de l'atelier de Forest, spécialisé dans l'entretien et la maintenance des trains de voyageurs. Il n'est pas question de licenciements secs, mais de non-remplacement de départs naturels grâce à un gain de productivité d'environ 20%, écrit L'Echo du 8 février.
Cette réduction de la voilure doit permettre à la SNCB d'éviter de perdre des marchés face à la concurrence. Elle sera étalée sur une période d'environ trois ans.
Les syndicats formulent des inquiétudes quant à cette annonce. Ils dénoncent le fait que les équipes travaillent déjà en effectifs réduits sur le terrain et que la pression va dès lors encore augmenter sur les agents. Les organisations syndicales demandent plutôt à la direction technique de la SNCB d'augmenter les effectifs au poste d'entretien de traction. Elle reproche également à la direction de confier davantage de tâches à la sous-traitance.
Classique politique patronale : on augmente la productivité pour supprimer des emplois, sous prétexte d’éviter la concurrence. Mais on recourt systématiquement à la sous-traitance.
P.V.
La société de compétences et celle de démantèlement, prévues par de l'accord social intervenu le 6 décembre dernier concernant la restructuration d'Arcelor Mittal, ne feront finalement qu'une. 275 travailleurs, au total, sont concernés par ces structures à la durée de vie limitée.
La Région wallonne était chargée au lendemain de l'accord social de créer deux structures séparées. L'une chargée du démantèlement des sites et devant accueillir 75 personnes et l'autre chargée de rassembler les compétences de travailleurs "en vue notamment de préserver les compétences nécessaires aux lignes mises sous cocon."
Ces deux sociétés seront finalement rassemblées sous une même structure. Les réunions se multiplient actuellement afin de sceller un accord sur ce dossier, précise-t-on à la Région wallonne qui se donne encore quelques semaines pour aboutir.
Concernant la structure de compétences, Techspace Aero, la FN, Magotteaux et même CMI ont été approchées pour l'intégrer au même titre ArcelorMittal et de ses filiales comme le prévoit l'accord social. Ces entreprises pourront bénéficier du savoir-faire de 200 travailleurs d'Arcelor Mittal qui ne seront pas conservés par le groupe et qui seront versés pour deux ans maximum au sein de cette structure.
De source syndicale, on estime cependant que les chiffres annoncés lors de l'accord social devront être revus suite à l'intention de la direction de réembaucher 469 travailleurs pour une durée maximale de 4 ans afin d'assurer les compétences et le maintien de l'outil.
Cent cinquante-cinq travailleurs, qui devaient être versés dans ces structures parallèles, sont concernés.
Cela sent vraiment la fin !
P.V.
L’égérie de la NV-A n’est pas contente !
Liesbeth Homans, le bras droit de Bart De Wever et présidente du CPAS d’Anvers qui donne « sa » préférence aux Flamands au détriment des allochtones, celle pour qui le racisme est une « notion relative », se présente contre Kris Peeters, le président CD & V du gouvernement flamand. Elle se livre dans une interview à la « Libre Belgique » du 8 février.
Elle n’aime pas Bruxelles. « Mon problème avec Bruxelles, c’est qu’une personne qui parle néerlandais n’y est pas traitée avec respect. Je ressens ce sentiment de supériorité des francophones tous les jours à Bruxelles. » Elle ajoute : « Ce qu’on voit, c’est que nous avons deux démocraties en Belgique. C’est un fait. Les intérêts des uns et des autres ne sont pas du tout les mêmes. Je ne juge pas ceux des Wallons, mais veux répondre aux attentes des Flamands. Donner une réponse politique aux attentes des citoyens, c’est la raison d’être d’un parti politique. »
Quant à la réforme de l’Etat, la seconde de Bart est très claire : « Nous ne sommes pas pour une 7ème réforme de l’État, nous sommes pour la réforme ultime. Cette réforme ultime et définitive, c’est très clairement le confédéralisme. Si c’est pour faire une nouvelle réforme bric-à-brac où l’on transfère une partie des compétences sans les moyens, cela n’a aucun sens. La 6ème réforme transfère une partie des compétences mais pas suffisamment que pour pouvoir gérer l’ensemble de celles-ci. »
Et pour gouverner, ce sera « De préférence sans le PS, mais il faut que les résultats côté francophone le permettent. Moi, je connais les souhaits et tendances des partis flamands. Le succès du PS, lié à son clientélisme, nous l’imposera ou pas. Ce sera en tout cas sans le modèle PS. »
Les choses sont claires et confirment implicitement l’accord passé entre Didier Reynders – la candidat « Monsieur Bruxelles » - et Bart De Wever.
P.V.
La Confédération européenne des Syndicats tire la sonnette d’alarme.
La directive de l’ami de la NV-A, le très néolibéral batave Fritz Bolkestein, sévit encore !
Le détachement de travailleurs de pays tiers est inacceptable s’il n’est pas assorti de garanties leur assurant la pleine égalité de traitement.
Le Conseil fait pression sur le Parlement européen pour qu’il accepte une directive sur les détachements intragroupes sans dispositions garantissant la pleine égalité de traitement en faveur des ressortissants de pays tiers travaillant dans un État membre.
Cela signifierait que les travailleurs employés dans un État membre seraient soumis aux conditions de travail et de protection définies par la législation de leur pays d’origine ! 'Le marché du travail européen deviendrait une jungle', prévient la Confédération européenne des syndicats (CES).
L’UE doit garantir un traitement juste aux ressortissants de pays tiers employés dans l’UE. Ce principe a été confirmé par la Directive sur les travailleurs saisonniers mais le Conseil veut faire une entorse à celui-ci exposant ainsi les ressortissants de pays tiers à plus d’insécurité et au risque de se faire exploiter. Mais au profit de qui?
La CES prendra toutes les mesures nécessaires pour combattre cette directive et demande aux États membres de considérer des propositions pour restaurer la pleine égalité de traitement pour tous les ressortissants de pays tiers employés dans un État membre.
CES - 7 février 2014
Rififi au MR de Bruxelles : Reynders en fait trop !
L'actuel ministre des Affaires étrangères, qui rêve de devenir premier ministre fédéral d'un gouvernement des droites incluant la NVA, en fait décidément trop. Son « tour de Flandre » a fini par irriter Eric Van Rompuy, qui l'a descendu dans une interview. D'autres CD&V n'en pensent pas moins.
Candidat à tout, aussi à la présidence du pouvoir bruxellois, l'éminence libérale divise aussi son propre parti à Bruxelles, et son plan de grands travaux et de nouveaux tunnels fait à peu près l'unanimité contre lui...
En effet, après avoir perdu ses deux porteurs de voix - Didier Gosuin et Bernard Clerfayt - le MR ne fait manifestement pas confiance à sa roue de secours – et ennemi personnel de Reynders – le très droitier Vincent De Wolf, bourgmestre d’Etterbeek, pour évoquer l'avenir de Bruxelles au congrès qui lui est consacré..
Didier Reynders et Charles Michel, qui se moquent comme d’une guigne des libéraux bruxellois débarquent à Bruxelles pour nous dévoiler la nature de leurs rêves. « I had a dream » dit Reynders, qui se refuse à chiffrer ses rêves de souterrains et de métros et surtout d’être « le premier » à Bruxelles à défaut de l’être à Liège. Et Michel junior, prudent et perplexe, de rajouter en direction de l'électeur: « je vous dirai qui est notre candidat ministre président après les élections. » Il constate aussi, tout à coup, que son équipe bruxelloise n'est plus à l'image de la région.
L’ambition de « premier parti » de Bruxelles reste fort illusoire pour l’instant. Cela n’empêche pas la gauche de rester vigilante !
R.F. et P.V.
Luc Coen : (les autres doivent) travailler plus pour gagner moins.
Dans la foulée de la présentation du rapport annuel de la BNB, tant la CSC que la FGTB ont dénoncé les positions de la Banque nationale sur l'écart salarial et l'austérité budgétaire.
« La CSC avait beaucoup de questions et d'observations par rapport au texte. Nous avons obtenu des corrections, mais les passages sur l'index et l'écart salarial, ainsi que sur la politique d'assainissement unilatérale sur le plan des dépenses sont restés inacceptables », a souligné la CSC dans un communiqué. « C'est la raison pour laquelle je me suis abstenu sur ces éléments », a expliqué Marc Leemans, le président du syndicat chrétien, cité dans le texte.
Rudy De Leeuw, président de la FGTB et, à ce titre, régent à la Banque nationale, s’est abstenu sur deux points du rapport de la direction de la BN:
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D’une part, sur les recommandations relatives aux mesures d’austérité budgétaire, en particulier celles concernant le plan pluriannuel, ainsi que celles visant l’augmentation de la durée de la carrière en fonction de l'espérance de vie ;
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D’autre part, sur l'analyse de l'écart salarial et, en particulier, le point relatif à la prise en compte des subsides salariaux tels que les titres-services ainsi que les commentaires relatifs au mécanisme d'indexation automatique des salaires.
En effet, pour Rudy De Leeuw « l’austérité reste le problème, pas la solution. Ainsi, l’équilibre structurel visé, bien que louable, ne peut porter préjudice aux indispensables investissements en vue de relancer l’économie réelle ». La FGTB continue à s’opposer à la mise en œuvre linéaire et aveugle du Traité budgétaire européen.
Par ailleurs, le rapport établit un lien entre modération salariale et compétitivité, sans référence aucune à nos manques structurels en matière de R&D, d’innovation ou encore de formation des travailleurs.
En outre, le texte laisse à penser que les salaires pourraient être les grands responsables des problèmes de compétitivité de nos entreprises. Ainsi, il est question de la poursuite de la politique de gel des salaires au-delà de 2014, ce qui est d’autant plus inopportun que la modération salariale -recommandée par la Banque centrale européenne- pratiquée jusqu’ici, a aggravé la situation économique et sociale des travailleurs et n’a pas endigué l’augmentation du chômage.
Enfin, Luc Coen estime que les salaires nets en Belgique sont trop élevés et l’on part à la retraite trop tôt.
La décence n’étrangle pas le gouverneur de la Banque nationale, le fonctionnaire le mieux payé du royaume sans compter une voiture de fonction avec chauffeur, 24 heures sur 24, une résidence de fonction dans le quartier de l’Observatoire à Uccle et du personnel domestique à sa disposition…
P.V.
La votation suisse
Le versant nationaliste et xénophobe de la votation suisse contre l'immigration ajoute au péril: la droite "dure" monte dans toute l'Europe. Le camp minoritaire (d'extrême justesse) a d'ailleurs été incapable d'expliquer l'enjeu, en particulier dans les campagnes.
Mais l'autre versant de ce référendum est un nouvel avertissement adressé aux tenants du libéralisme économique: trop de dumping social, d'usage de l'immigration pour peser sur les salaires !
Et la politique d'austérité à sens unique n'est pas seulement dommageable pour l'enseignement et la santé, elle l'est aussi pour la sécurité publique, sacrifiée par manque de moyens.
R.F.