Une centaine de chefs d'entreprises israéliens, inquiets des menaces de boycott économique des produits des colonies, appelle à la signature d'un accord de paix avec les Palestiniens, dans les colonnes du quotidien israélien Yedioth Arhonoth (rapporté par « Mediapart »).
« Le monde est en train de perdre patience et la menace de sanctions augmente de jour en jour, préviennent-ils. Nous avons une fenêtre d'opportunité avec l'arrivée de John Kerry dans la région, et il ne faudrait pas la manquer » écrivent-ils.
Si le patronat s’en mêle, cela pourrait peut-être faire bouger les choses ! Où est le grand syndicat d’antan en Israël ?
P.V.
Turquie : traque des syndicalistes
Nous allons dorénavant régulièrement publier les communiqués de la CSI (Confédération Internationale des Syndicats) et de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) afin que nos lecteurs soient informés de la situation du mouvement ouvrier dans le monde. Ces informations sont rarement relayées par les médias et intéressent certainement bon nombre de militants.
On parle uniquement de l’aspect « islamiste » et de la corruption du régime instauré depuis une décennie par Erdogan. Il y a un autre aspect moins connu : c’est la traque des syndicalistes.
Au cours des dernières années, des centaines de membres et de dirigeants de syndicats affiliés à la KESK ont été arrêtés, détenus, poursuivis et jugés, pour plusieurs chefs d’accusation, pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et à manifester pacifiquement.
« Ces attaques incessantes contre des syndicalistes en Turquie doivent prendre fin », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI (Confédération Internationale des Syndicats). « Tous les membres syndicaux détenus devraient être libérés immédiatement et devraient pouvoir exercer leur rôle légitime sans crainte d’être arrêtés ou accusés de maintenir des liens avec des organisations illégales ».
Dans une lettre adressée au Premier ministre Erdogan, la CSI et la CES (Confédération Européenne des Syndicats) exhortent les autorités turques à libérer immédiatement tous les membres syndicaux arrêtés, accusés de maintenir des liens infondés avec des organisations illégales, à lever toutes les interdictions de réunions et de manifestations et à veiller à ce que la Turquie respecte ses obligations européennes et internationales de garantir les droits humains et syndicaux ainsi que les libertés des travailleurs et des travailleuses.
La CSI a condamné énergiquement l’assassinat de Marlon Dagoberto Vásquez López, âgé d’à peine 19 ans, membre actif du réseau des jeunes syndicalistes de Quetzaltenango et affilié au Sindicato Nacional de Trabajadores de la Construcción y Servicios de Guatemala (SINCSG).
« Halte à l’impunité au Guatemala », a indiqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « L’assassinat de Marlon Vásquez vient s’ajouter aux 63 autres assassinats de syndicalistes commis au Guatemala depuis 2007, ce qui est inacceptable. La démocratie est en danger lorsque les défenseurs des travailleurs paient de leur vie leurs activités syndicales. »
Selon la Confédération syndicale internationale, le Guatemala est considéré comme le pays le plus dangereux dans le monde en termes d’exercice de l’activité syndicale.
Dans une lettre adressée aux autorités guatémaltèques, la CSI exhorte le président Otto Pérez Molina à prendre toutes les mesures nécessaires pour mener une enquête exhaustive, immédiate et impartiale sur cet assassinat et à communiquer les conclusions à la famille de la victime, à l’opinion publique et à l’Organisation internationale du travail.
Une mission syndicale internationale menée au Cambodge a exhorté, aujourd’hui, le gouvernement à procéder immédiatement à une enquête sur l’assassinat de quatre travailleurs de l’industrie du vêtement durant les grèves organisées le 3 janvier, à libérer les 23 syndicalistes détenus et à établir un salaire minimum permettant aux travailleurs/euses et à leur famille de couvrir au moins leurs besoins élémentaires.
La mission s’est déclarée particulièrement préoccupée par le sort du président du syndicat, Vorn Pao, qui a été violemment battu et demeure derrière les barreaux malgré sa mauvaise condition physique.
La délégation a également appelé le ministre à prendre des mesures urgentes pour augmenter le salaire minimum et tenir la promesse du gouvernement de respecter pleinement la Convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale, que le Cambodge a ratifiée. La proposition du gouvernement de mettre sur pied une nouvelle Commission sur les salaires, dirigée par le ministre des Finances, a été jugée inadéquate. Aucune réunion de cette Commission n’a encore été prévue et retarder davantage l’établissement d’un salaire minimum décent conduira probablement à de nouvelles actions syndicales de la part des travailleurs et des travailleuses qui réclament justice.
Les menaces proférées par l’organisme des employeurs de l’industrie du vêtement, la GMAC, d’intenter une action en justice pour éliminer efficacement les syndicats ont également été dénoncées par la délégation.
Selon la déclaration, l’industrie du vêtement au Cambodge, générant un chiffre d’affaires annuel de 5,1 milliards USD, peut se permettre de payer des salaires plus élevés que le salaire minimum mensuel de 100 USD. Elle souligne, en outre, les recherches menées par IndustriALL selon lesquelles 260 USD au minimum sont nécessaires pour couvrir les dépenses de base d’une famille de quatre personnes.
Pour le VOKA, Di Rupo doit faire comme Hollande (d’après La Libre Belgique 21 janvier – Raphaël Meulders)
Jo Libeer, le patron du VOKA, le patronat flamand, a bu du petit lait en écoutant les propos de François Hollande sur son "pacte de responsabilité" (réduction des charges patronales contre promesse d’embauche des entreprises françaises).
Le VOKA qui est proche de la NV-A manifeste une certaine tendresse à l’égard du PS français. Et pour cause : « la France socialiste a aussi une forte tradition de changement de cap. Le président Mitterrand a commencé comme socialiste dogmatique, avant de se réorienter vers la social-démocratie. Et puis il y a aussi une situation d’urgence sociale et économique en France." D’après M. Libeer, François Hollande, "qui a raison", se tourne vers la social-démocratie " à l’allemande". "Ce que fait la France est positif, cela nous inspire." Le patron du Voka insiste : le gouvernement Di Rupo doit prendre exemple sur la gauche française. "Quand un pays ouvertement socialiste reconnaît qu’il y a un gros problème et décide de le résoudre, cela doit interpeller. Je ne comprendrais pas qu’on ne bouge pas chez nous", dixit le Flandrien. "Nous plaidons pour un pacte historique en Belgique, comme en 1944 (le pacte social) et en 1993 (le plan global). C’est le moment : il faut une mobilisation sociétale."
La Belgique doit donc se "ressaisir" pour éviter de foncer dans le mur. "Mais cela ne sert à rien de se rejeter la faute les uns sur les autres." D’après le CEO, les "trois piliers" de la société (l’Etat, les entreprises et le citoyen) doivent signer un pacte, où chacun s’engage à remplir une tâche précise. "L’Etat doit être plus efficace : nous payons trop d’impôts par rapport à l’environnement et les services que nous avons en retour. Les entreprises doivent être plus compétitives et gagner des parts de marché à l’international. Quant aux citoyens, "qu’ils soient organisés en syndicats ou non", ils ont aussi leur responsabilité : "celle de se former, d’exceller dans leur travail. Et là on avancera."
M. Libeer l’affirme : on ne peut pas forcer une entreprise à engager. "Mais si la Belgique réduit son handicap salarial de moitié par rapport à ses voisins (il est pour l’instant de 16 %), les entreprises pourront créer jusqu’à 165000 emplois en 5 ans."
Des baisses de charges patronales qui coûteraient 9 milliards d’euros à l’Etat. "Il faut un vrai effort d’assainissement des coûts de l’Etat. Jusqu’ici, les autorités publiques n’ont pas épargné, mais ont juste un peu moins dépensé." Pour le patron flamand, il est d’autant plus "urgent" de réagir qu’avec ses réformes, la France va se montrer "très vite plus compétitive" que la Belgique, en termes de coût du travail. "La gauche belge est une gauche multicolore : il y a du rouge foncé, surtout en Wallonie, et du rouge moins foncé, surtout en Flandre où le SP.A est sur un registre de social-démocratie. Le tout est de savoir quelle frange de cette gauche décide vraiment. Mais que cela vienne de gauche ou de droite, l’important est d’avoir ce ‘pacte’", conclut M. Libeer.
Bref, Elio Di Rupo doit changer de cap – encore plus à droite, bien sûr – les entreprises doivent recevoir un cadeau de 9 milliards du contribuable belge – là, il n’y a plus de « séparatisme » - et les entreprises ne s’engagent à rien.
Ce sont sans doute, pour le VOKA, les conditions nécessaires pour qu’il y ait un Di Rupo II après le 25 mai…
Vous avez dit social-démocratie ?
P.V.
(D'après Belga) Le ministre des Finances, le CD&V Koen Geens, a demandé aux parlementaires de faire preuve de compréhension devant les difficultés à gérer la banque franco-belge Dexia et à trouver des personnes pour diriger un groupe voué à s'éteindre dans un contexte très concurrentiel.
L'augmentation de salaire de 30% accordée aux dirigeants du groupe franco-belge a suscité l'indignation de nombreux politiques et de représentants syndicaux. Plusieurs députés, dont Georges Gilkinet (Ecolo) et Dirk Van der Maelen (sp.a), ont relayé mardi ces sentiments en commission des Finances de la Chambre, en invoquant notamment les 50,02% détenus par la Belgique dans la "bad bank" (banque en déshérence).
"Je respecte vos objections éthiques mais la concurrence est très forte et ni vous, ni moi ne pouvons diriger Dexia. C'est un aspect dont nous devons tenir compte. Beaucoup de gens ont déjà quitté le navire", a souligné M. Geens (CD&V).
Le ministre a rappelé que les augmentations octroyées l'ont été après un avis du comité de rémunération rendu au conseil d'administration. Ce comité a procédé à une comparaison avec les rémunérations en cours dans le secteur. Koen Van Loo, le représentant de la Société Fédérale de Participation et d'Investissement (SFPI) qui détient les actions de l'Etat belge dans Dexia, a averti les autres administrateurs des risques de protestation de plusieurs instances, dont la Commission européenne, ainsi que de la sensibilité de l'opinion publique à l'égard des salaires, a indiqué le ministre.
Le pouvoir d'invalider ces rémunérations appartient toutefois au seul conseil d'administration. L'Etat belge ne peut intervenir que dans le cadre de l'assemblée générale en refusant d'approuver le rapport du comité de rémunération.
M. Geens n'a pas voulu tirer de conclusion finale dans ce dossier. Il doit encore s'entretenir avec son homologue français, Pierre Moscovici, (l'Etat français étant actionnaire de Dexia à 44%) et M. Van Loo.
Si ce n’est pas du chantage, c’est bien imité et Koen Geens qui se positionne comme le leader de l’aile droite du CD&V est bien décidé à s’y plier.
Combien de milliards faudra-t-il encore payer en pure perte à la « bad bank » ?
P.V.
La langue française et l’Europe
Depuis 2004, date de l’adhésion des anciens pays du bloc soviétique au sein de l’UE, la déroute du français n’a fait que s’accentuer. Pourtant, l’arrivée de pays de l’Est avait été présentée comme une chance pour la France d’étendre son cercle d’influence ainsi que de promouvoir sa langue. Las, le principal acteur de la fondation européenne est marginalisé au sein même des institutions. Les chiffres officiels sont sans appel. En 1997, l’anglais et le français faisaient jeu égal. Au Conseil de l’Union Européenne, 41% des textes étaient rédigés en anglais, contre 42% en français et 5% en allemand. Les proportions sont similaires dans la Commission Européenne.
Celle-ci révèle dans un rapport de 2011 que seuls 6% des documents sont en français. Ce n’est plus une dilution, c’est une débâcle. Jugé plus pratique, l’anglais s’impose dans les réunions et dans les rédactions de rapports. Dès lors, la France en est réduite à invoquer la résolution de 2004 sur la diversité linguistique dans l’Union Européenne. La langue française qui se voulait jadis la plus intelligible devient inintelligible dans les instances où la politique intérieure de la France se décide de plus en plus. Même si les fonctionnaires de l’Union Européenne doivent maîtriser au moins trois langues des pays membres, le français devient subalterne.
Ainsi, plusieurs travaux importants de la Commission Européenne n’ont été rendu publics qu’en anglais, ne suscitant qu’une réaction molle des autorités françaises. En outre, la nomination de Catherine Ashton, représentante britannique de la diplomatie européenne, symbolise également une forme d’éviction. Au-delà des nominations aux postes stratégiques, c’est la conception même d’une Europe à la française qui s’éteint avec l’avènement d’un fonctionnement à l’anglo-saxonne des institutions européennes. La construction européenne se poursuit sans les peuples, dans l’entre-soi des élites anglicisées qui considèrent la culture et la langue française, ainsi que les autres cultures et langues, comme des reliques de musée.
Il ne s’agit pas ici de faire de la « francolâtrie », la question fondamentale porte sur l’imposition du modèle culturel ultralibéral qui passe par l’usage systématique d’un ersatz de la langue de Shakespeare – elle aussi massacrée – appelé le « globish ».
Beurk !
P.V.