Il est des décès dont l’annonce laisse une impression intellectuelle de vide, de grande perte. Avec Xavier Mabille ne disparaît pas seulement le politologue auquel tout le monde rend hommage, un esprit d’une grande rigueur, mais un ami dont la gauche belge peut honorer le souvenir sans avoir ni le droit ni le besoin d’annexer sa mémoire, précisément parce que l’objectivité, si rare, si difficile, est au dessus des engagements passionnels.
Mabille a été un fondateur du CRISP, le Centre de recherche et d’information socio - politique, avec Gérard Libois et quelques autres. L’œuvre demeure, comme son Histoire politique de la Belgique.
Le signataire de ces lignes l’a peut être rencontré une demi-douzaine de fois, toujours brièvement, et en ressentant envers lui ce sentiment d’empathie qu’on appelle affinités électives. Il avait bien voulu accorder une préface à son bouquin sur le parti socialiste (2006), en lire le texte et lui apporter telle petite correction. Il reste dans notre souvenir celui que l’on aurait aimé rencontrer plus souvent.
R.F.