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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 15:47

Ce blog est un lieu de débats,  et nous y sommes allergiques à la langue de bois. Il faut donc savoir traiter les sujets difficiles.

 

 L’un d’eux est notre vision du PS, notre rapport avec lui. Pour Francis Bismans, qui vient de le rappeler dans sa contribution « Il est né le divin enfant », la cause est entendue : il n’y a rien à espérer du PS et encore moins du gouvernement Di Rupo.

 

Il est vrai que le parti socialiste, en dépit de l’étiquette qu’il conserve, est un parti social-démocrate de type classique, à son tour touché par les exigences de « rigueur » et d’ « austérité » qui ont déjà été fatales à Socratès, Papandréou, Zapatero… Il n’empêche qu’il conserve dans ses rangs des milliers de militants sincères et inquiets, qu’il faut convaincre de meilleures orientations ; et surtout qu’il a toujours la confiance d’une majorité du corps électoral wallon, fut-ce « par défaut ».

 

En France, le Front de gauche est animé par J.L.Mélenchon, qui a été longtemps un mandataire du P.S. mais a fini par en sortir avec son courant. En Allemagne, « Die Linke » est illustré par Oskar Lafontaine, ex-président du S.P.D., et est pour partie le P.C. est-allemand recyclé. Quelle figure marquante, quel courant, est chez nous prêt à un tel saut ?

 

Rien de tel donc dans les conditions de la Belgique francophone. Les quelques scissions de gauche au détriment du PS, depuis un demi-siècle, ont toutes été des échecs,  cruellement confirmés aux élections législatives de juin 2010, bien que la grande crise financière qui aurait du ouvrir les yeux s’était déjà produite.

 

La FGTB et le Front commun syndical peuvent encore mobiliser… au mieux 80.000 personnes ? Le plus grand nombre des salariés vivent dans un mélange de peur et de résignation. Le bouclier du P.S, tout troué qu’il soit, demeure familier à cette masse amorphe.

 

Par rapport à Francis Bismans et au MS, l’autre sujet de divergence porte sur la « question belge ». Je ne vais pas le contredire lorsqu’il voit la Belgique « foutue ». Mais sans me persuader qu’il faut  contribuer à cette issue fatale. A Osons le socialisme, on considère la « question belge » d’un point de vue de classe, tout comme d’ailleurs la question de l’Europe : il n’y a pas plus anti-européen que le monde patronal et financier…

 

Il est apparu, au reste, que mettre au point un plan B pour Bruxelles et la Wallonie est encore plus difficile que trouver un accord intérimaire avec les partis flamands. Mais les spécialistes peuvent bien s’y atteler…

 

Des formes d’action « par le bas »…

 

Mais, si la priorité demeure à l’action politique, si nous ne renoncerons jamais à la perspective de rassembler autour de projets mobilisateurs - de réformes radicales -  de larges courants de la population, (et de servir d’aiguillon au PS…), la faible mesure de nos moyens incite à l’humilité. Ailleurs dans le monde, il est vrai, l’Histoire n’a pas vidé son sac de mouvements révolutionnaires…

 

Ceci m’amène aux réflexions émises sur ce blog, l’an dernier, par Gilles Durvaux.

 

Nous n’avons nulle divergence avec lui. Il a bien exposé l’éclatement de la « classe ouvrière » au sens traditionnel, attiré l’attention sur l’éloignement des sans-emploi par rapport à l’idéologie, préconisé des formes d’action nouvelle « par en bas », au niveau du quotidien des gens. Tout un inventaire est à faire sur l’état de l’économie sociale, sur l’extension du secteur non marchand, sur l’entraide coopérative. Littéralement des expériences de quartier.

 

 Il faut sortir du consumérisme vulgaire. Et tous ceux d’entre nous, et de nos proches amis, comme Jean Cornil qui a été lu sur ce blog, tous ceux qui ont intégré l’écologie dans leur socialisme, le savent bien : il faudra vivre autrement, plus sobrement. Au plus fort du conflit sur le prix du lait, qui a poussé les petits producteurs à la révolte, on a vu ici ou là en Europe –mais trop peu-  s’organiser des filières « du producteur au consommateur » court-circuitant la grande distribution. Ceci est un bon exemple de refus des lois du capitalisme « par le bas ».

 

Il y a même, disons le avec humour, les formes les plus banales de résistance passive au « progrès » : ne traitez pas vous-même vos ordres de paiement, à la machine ou en ligne : faites le faire par la banque, vous préservez quelque part un peu de l’emploi… Ce n’est pas par hasard que la direction de la banque vous incite à tout faire vous-même !

        

                     

Robert Falony.

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commentaires

G
Belles synthèse de l'état des lieux. Que cela ne nous plonge pas dans le pessimisme absolu ! Oui, nous ne serons encore qu'une minorité à participer le 30 janvier aux piquets de grève et à la manif<br /> promenade, et oui, nous serons de nouveau critiqués par les médias télé qui convoqueront d'honnêtes citoyens vilipendant la "prise en otage". Tout cela est prévisible, tout comme le sera la<br /> continuité de la ligne politique du PS... Mais ayons l'audace de l'optimisme. Ayons l'audace de croire que ce lamentable délabrement des forces d'opposition classiques est l'occasion d'un<br /> dépassement, du réinvention d'un possible. Oui, tout doit venir d'en bas, et un nouveau jour semble se lever ! Tout un monde intellectuel semble animé d'une nouvelle conscience, se met en branle<br /> pour théoriser, pour mettre en relation objective des champs (écologie, socialisme, thèses libertaires...) que l'on croyait jusqu'à présent antinomiques. L'enjeu est de faire descendre ces<br /> nouvelles perspectives vers "La Belgique d'en bas". Voilà le défi ! Avant de poser les bons actes, posons les bonnes analyses. Nous pouvons faire partie de cette nouveauté, aussi réunissons nous<br /> très vite et mettons toutes nos idées à plat !
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