Sahara occidental : cela continue !
Depuis quelques jours, les villes occupées de la République Arabe Sahraouie Démocratique connaissent une nouvelle situation qui se caractérise par l’exode massif de milliers de leurs habitants en dehors de celles-ci. Voici la situation, selon les propos tenus par le Ministre des affaires étrangères du Front Polisario, lors d’une conférence de presse à Alger, le 18 octobre.
Ainsi, les habitants d’El Aaiun ont dressé dans la région de Gdem Izik, à 18km au sud-est de la ville, un campement de fortune où croupissent, dans des conditions inhumaines, des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes. Les forces d’occupation marocaines tentent, moyennant une répression des plus sauvages, d’interdire aux habitants des autres villes d’en faire de même.
L’explosion de la situation socio-économique dans les territoires spoliés est le résultat immédiat de la politique de l’occupant marocain qui a fait des Sahraouis, durant les trois dernières décennies, une minorité, désœuvrée, réprimée et humiliée à outrance au quotidien.
Cette politique coloniale marocaine est basée sur :
1. Le pillage effréné des ressources naturelles des territoires occupés (Phosphates, pêche, agriculture et autres ….) pour financer la guerre et équiper l’armée d’agression
2. Le transfert massif des citoyens marocains vers les villes occupées dans le cadre d’une politique de colonisation de peuplement. Les colons marocains, aujourd’hui, largement majoritaire sur le plan numérique, sont pratiquement les seuls bénéficiaires de l’emploi, l’habitat, la santé et l’enseignement.
3. Les tentatives de liquider l’identité nationale sahraouie à travers une politique globale qui va de la liquidation physique, aux violations des droits de l’homme et aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dans l’objectif de mettre fin à la volonté d’indépendance du peuple sahraoui.
4. L’isolement des territoires occupés du monde extérieur et l’interdiction systématique aux observateurs étrangers, à la presse internationale ainsi qu’aux ONG de faire des visites et des enquêtes indépendantes.
Un massacre organisé et massif de la population sahraouie par les forces marocaines est sans doute en préparation.
Les forces démocratiques en Europe doivent s’organiser pour empêcher cela. Qu’attendent-elles pour envoyer une délégation d’observateurs, en accord avec le Front Polisario, afin de faire le plus rapidement possible un rapport sur la situation dramatique au Sahara occidental ? Cela, afin d’exercer une pression sur le gouvernement français et la commission européenne, pour empêcher ces massacres et combattre ce néo-colonialisme.
Le silence des défenseurs des Droits de l’Homme, en l’occurrence, peut s’assimiler à de la complicité. Il n’existe pas de Droits à géométrie variable. La cause des Sahraouis mérite tout notre soutien au même titre que d’autres causes plus « médiatisées ».
Un faux combat : le congé de maternité
Le Parlement européen vient d’adopter, à grand spectacle, un projet de directive en vue de porter le congé de maternité à 20 semaines, au lieu de 14 ou 15 selon les Etats-membres, cela afin de permettre une progression démographique sur le continent. Comme si cinq ou six semaines supplémentaires de congé de maternité allaient avoir une influence sur les naissances !
Enfin, une avancée sociale au niveau européen ! Dira-t-on. Cela reste à voir… Tout d’abord, le patronat s’y oppose farouchement et fait pression sur le Conseil européen pour refuser cette directive. Il est plus que probable qu’il obtiendra gain de cause. Ensuite, il y a, en ce qui concerne les femmes, d’autres priorités dont, en premier lieu, l’égalité des salaires avec les travailleurs hommes. Une autre priorité concerne aussi les crèches sur les lieux de travail.
Ces deux revendications sont bien plus fondamentales car elles constitueraient, si elles sont rencontrées, des avancées sociales majeures pour les femmes.
Et là, ce sera bien plus efficace (et moins démagogique) pour une éventuelle poussée démographique, dont la nécessité reste à démontrer. N’oublions pas aussi, qu’en la matière, ce sont les femmes qui décident.