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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 13:55

 

Est-il encore possible de "neutraliser" l'Ukraine?

 

La couverture médiatique des évènements d'Ukraine a donné lieu à un déferlement de ce qu'il faut bien appeler une propagande à sens unique, doublée du goût très vif de la sensation. Menace de guerre! C'est à peine si on voulut bien signaler que l'Ukraine n'est pas couverte par l'Otan. Il se trouva des commentateurs, journalistes ou hommes politiques, pour évoquer la Tchécoslovaquie de 1968, voire Hitler. Et l'éditorialiste du "Monde" du 26 mars se laisse aller à écrire que le maître de la Russie veut "redécouper les frontières de l'Europe"!

 

En août 2013, on titrait cette "Lettre": "L'Occident a le Poutine qu'il mérite...". Maintenons cette affirmation.... Que l'on s'interroge sur l'extension continue vers l'Est de l'Otan et de l'Union européenne!

 

Il faut néanmoins être clair: l'annexion de la Crimée à la Russie est effectivement une violation du traité de garantie de 1994 en faveur de Kiev. Mais le droit international "pur" fut-il pris tellement au sérieux dans l'affaire du Kosovo , un nouvel Etat toujours non reconnu par nombre de pays  redoutant les sécessions? George Bush attaquant et détruisant l'Irak sur base d'un mensonge d'Etat éhonté était-il un champion du droit international ?  Et celui-ci est-il seulement concevable quand il s'agit du Mali ou de la Centrafrique, lorsque le droit humanitaire se substitue à tout autre?

 

Il est certain que Poutine, qui, en passant, ravive le nationalisme grand russe pour renforcer son emprise sur la Russie, a saisi la Crimée comme un gage, en compensation d'avoir été floué par le soulèvement de la place Maïdan.

 

On peut observer les silences troublants des médias sur  des faits pourtant indiscutables: le passé historiquement russe de la Crimée; la bizarrerie d'une Union européenne forcée de ratifier une prise du pouvoir par la force à Kiev,  alors même que trois de ses ministres venaient de conclure un accord avec le déchu Ianoukovitch (lequel a d'ailleurs été un incapable même du point de vue de Moscou); enfin le fait que le moteur de la révolution survenue à Kiev est un nationalisme très marqué à droite, avec une minorité d'activistes qu'on peut effectivement qualifier de néonazis. L'aveu s'en trouve dans tel reportage honnête ("Monde" du 26 mars) qui montre les groupes paramilitaires d'extrême-droite à la pointe d'un soulèvement encouragé par des hommes politiques américains et européens...

 

L'aspect social. Oligarques kleptomanes...

 

Les médias dissimulent autre chose: le niveau de vie du plus grand nombre, en Ukraine, est  encore plus bas qu'en Russie. Des deux côtés, certes, la fin de l'URSS a signifié, par les privatisations à tout va, l'appropriation des moyens de production par la nouvelle classe dirigeante. Ce sont ces oligarques qu'on peut aussi bien appeler des kleptomanes. Il est vrai qu'à l'Ouest, le capitalisme se criminalise aussi...

 

Quand le FMI veut aider l'Ukraine à éviter la faillite, ce sera au prix de sacrifices sociaux à côté desquels ce qui a été exigé des Grecs sera léger, en particulier dans l'Est industriel.

 

Le seul service qu'une diplomatie indépendante de Washington pourrait rendre au peuple ukrainien serait d'exclure ce pays de la sphère d'influence de l'Otan et de négocier avec Moscou sa neutralisation, dans le cadre d'un régime fédéral très poussé conservant l'unité extérieure des deux Ukraine. Mais les vautours de la nouvelle guerre froide n'en veulent pas, ils misent sur l'écroulement de l'économie russe. Dans un monde où toutes le économies  sont interdépendantes,  ces idéologues ne font qu'aggraver les tendances persistantes à la récession. Ils préparent de nouvelles crises. Un siècle après les folies de 1914, ils n'ont toujours rien compris.      

 

Robert Falony

 

________

NB. Des messages de sympathie et de soutien ont été adressés à Véronique De Keyser, injustement  écartée de la liste européenne du PS.

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 14:37

Comment "commémorer" la boucherie de 14-18 ?

 

Il y a encore dans la gauche des gens qui ont la mémoire historique, et pour lesquels le centenaire de la guerre de 14-18 doit être marqué par autre chose que des commémorations patriotiques traditionnelles, tandis que l'Europe officielle va tenter de gommer l'essentiel: la responsabilité partagée des impérialismes rivaux dans un  conflit - une boucherie abominable - dont le but n'était pas seulement des gains territoriaux, mais la conquête de nouveaux marchés. Et pour la gauche: en août 1914, la Deuxième Internationale fait honteusement faillite en se ralliant à la guerre... (1).

 

Côté Europe officielle, un article du nouveau ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier,  paru dans "Le Monde" du jeudi 6 février, donne le ton: il faut préférer la diplomatie aux postures nationalistes. Comme il n'y a pas de filiation directe entre l'actuelle République fédérale et la vieille Allemagne impériale, Steinmeier peut écrire: "Au lieu de tabler sur l'apaisement et la compréhension, Berlin opta pour l'escalade".

 

 C'est un peu court. Même le ministre des Affaires étrangères d'un gouvernement de coalition pourrait s'étendre sur ce qu'était l'Allemagne militariste des Bismarck, Guillaume II et Hindenburg. Et le SPD dont Steinmeier fait partie pourrait utilement regretter le vote unanime des crédits à la guerre dont le parti social-démocrate de 1914 s'est rendu coupable.

 

Néanmoins, à Paris comme à Berlin, à Londres comme à Vienne, on pourra mettre pudiquement en question "le jeu des alliances", mais sans plus. Le vernis de respectabilité "européenne" ne mettra pas fondamentalement en cause les nationalismes de l'époque. Par exemple, on n'imagine pas le président François Hollande déclarer que la récupération de l'Alsace Lorraine ne valait pas ces  millions de morts et de mutilés. Et il sera intéressant d'observer comment la Russie officielle, celle d'un Poutine qui fait feu de tout bois pour célébrer la grandeur russe, dédouanera  le bellicisme de la clique militariste qui entourait le tsar Nicolas II.

 

La faillite des élites...

 

Or, et à la faveur du rejet populaire croissant d'une Europe des gouvernements soumis aux marchés financiers, les  élections européennes de mai prochain risquent d'être marquées par une poussée des nationalismes rétrogrades, sous le drapeau troué, usé jusqu'à la corde, de la "souveraineté nationale". Illusions passéistes !

 

Contre ces deux camps qui sont les deux faces de la même médaille, le centenaire de 14-18 offre l'occasion à la gauche internationaliste de réaffirmer des positions de principe intangibles... Mais il y a des lueurs de lucidité qu'il faut saluer, ainsi l'article "La faillite des élites" de l'économiste  Martin Wolf dans "Le Monde"  du 18 janvier. Il ose un rapprochement entre la stupidité des "élites" de 1914 et le comportement des "trois bureaucraties non élues" que sont la Commission européenne, la BCE et le Fonds monétaire international. D'où, partout, les explosions de fureur populaire...     

 

 

Robert Falony

 

___________

(1) Sous le titre "1914: le naufrage de l'Europe et du socialisme", l'auteur de ces lignes a rédigé un essai qui est la synthèse de cent années d'Histoire, jusqu'à la crise ouverte en 2008.


Ce travail est en voie de publication  par une de nos maisons d'édition.

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 13:30

Des dizaines de morts : voilà qui nous ramène au drame yougoslave des années nonante, sur le sol européen !

 

Osons d'abord aller à contre-courant de nos médias: le meilleur service que l'Union européenne aurait pu rendre au peuple ukrainien eut été d'afficher que  son avenir n'est pas dans l'Union européenne, dont chaque extension signifie un affaiblissement.

 

 Après la dislocation de l'URSS comme entité géographique, indépendamment de son  régime, l'avancée de l'Otan vers l'Est a été contre-productive pour la démocratie en Russie, elle a fini par susciter une résurgence du vieux nationalisme russe sous la forme que lui donne un Poutine, avec le retour brutal à une politique de zone d'influence, cas de la Syrie. Mais l'Union européenne  sans fédéralisme, la zone de libre échange conforme aux intérêts du grand capital, ce n'est pas aussi une zone d'influence ?

 

Cette politique oppose une Ukraine à l'autre, et durcit la position de la Russie. On sait au reste que l'Union européenne ne peut pas offrir à l'Ukraine ce que peut lui donner la Russie sous la forme d'une union douanière et de ressources en énergie, alors que son économie est au bord du gouffre.

 

Le système de pouvoir du président (élu) Ianoukovitch est un modèle de corruption ? Certes. Mais avant lui, la "révolution orange" incarnée par Mme Timochenko (emprisonnée) n'avait pas réussi beaucoup mieux...

 

Ce n'est qu'uni et non écartelé que le peuple ukrainien peut s'assurer un avenir plus démocratique, voire en alliance avec de larges masses russes. La prudence dont font preuve Berlin et Paris face au drame de Kiev contraste avec l'esprit "va-t-en guerre" dont font preuve certains milieux politiques américains, sans parler des noyaux ultra nationalistes et même fascistes en Ukraine même.

 

 

R.F.

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 17:26

La SNCB débauche.

 

La SNCB a annoncé aux syndicats la suppression de 80 postes sur 320 au sein de l'atelier de Forest, spécialisé dans l'entretien et la maintenance des trains de voyageurs. Il n'est pas question de licenciements secs, mais de non-remplacement de départs naturels grâce à un gain de productivité d'environ 20%, écrit L'Echo du 8 février.

 

Cette réduction de la voilure doit permettre à la SNCB d'éviter de perdre des marchés face à la concurrence. Elle sera étalée sur une période d'environ trois ans.


Les syndicats formulent des inquiétudes quant à cette annonce. Ils dénoncent le fait que les équipes travaillent déjà en effectifs réduits sur le terrain et que la pression va dès lors encore augmenter sur les agents. Les organisations syndicales demandent plutôt à la direction technique de la SNCB d'augmenter les effectifs au poste d'entretien de traction. Elle reproche également à la direction de confier davantage de tâches à la sous-traitance.


Classique politique patronale : on augmente la productivité pour supprimer des emplois, sous prétexte d’éviter la concurrence. Mais on recourt systématiquement à la sous-traitance.

 

P.V.


ArcelorMittal: les sociétés de démantèlement et de compétences ne feront qu'une.


La société de compétences et celle de démantèlement, prévues par de l'accord social intervenu le 6 décembre dernier concernant la restructuration d'Arcelor Mittal, ne feront finalement qu'une. 275 travailleurs, au total, sont concernés par ces structures à la durée de vie limitée.

La Région wallonne était chargée au lendemain de l'accord social de créer deux structures séparées. L'une chargée du démantèlement des sites et devant accueillir 75 personnes et l'autre chargée de rassembler les compétences de travailleurs "en vue notamment de préserver les compétences nécessaires aux lignes mises sous cocon."


Ces deux sociétés seront finalement rassemblées sous une même structure. Les réunions se multiplient actuellement afin de sceller un accord sur ce dossier, précise-t-on à la Région wallonne qui se donne encore quelques semaines pour aboutir.


Concernant la structure de compétences, Techspace Aero, la FN, Magotteaux et même CMI ont été approchées pour l'intégrer au même titre ArcelorMittal et de ses filiales comme le prévoit l'accord social. Ces entreprises pourront bénéficier du savoir-faire de 200 travailleurs d'Arcelor Mittal qui ne seront pas conservés par le groupe et qui seront versés pour deux ans maximum au sein de cette structure.


De source syndicale, on estime cependant que les chiffres annoncés lors de l'accord social devront être revus suite à l'intention de la direction de réembaucher 469 travailleurs pour une durée maximale de 4 ans afin d'assurer les compétences et le maintien de l'outil.


Cent cinquante-cinq travailleurs, qui devaient être versés dans ces structures parallèles, sont concernés.

Cela sent vraiment la fin !

 

P.V.

 

L’égérie de la NV-A n’est pas contente !

 

Liesbeth Homans, le bras droit de Bart De Wever et présidente du CPAS d’Anvers qui donne « sa » préférence aux Flamands au détriment des allochtones, celle pour qui le racisme est une « notion relative », se présente contre Kris Peeters, le président CD & V du gouvernement flamand. Elle se livre dans une interview à la « Libre Belgique » du 8 février.

 

Elle n’aime pas Bruxelles. «  Mon problème avec Bruxelles, c’est qu’une personne qui parle néerlandais n’y est pas traitée avec respect. Je ressens ce sentiment de supériorité des francophones tous les jours à Bruxelles. » Elle ajoute : « Ce qu’on voit, c’est que nous avons deux démocraties en Belgique. C’est un fait. Les intérêts des uns et des autres ne sont pas du tout les mêmes. Je ne juge pas ceux des Wallons, mais veux répondre aux attentes des Flamands. Donner une réponse politique aux attentes des citoyens, c’est la raison d’être d’un parti politique. »

 

Quant à la réforme de l’Etat, la seconde de Bart est très claire : « Nous ne sommes pas pour une 7ème réforme de l’État, nous sommes pour la réforme ultime. Cette réforme ultime et définitive, c’est très clairement le confédéralisme. Si c’est pour faire une nouvelle réforme bric-à-brac où l’on transfère une partie des compétences sans les moyens, cela n’a aucun sens. La 6ème réforme transfère une partie des compétences mais pas suffisamment que pour pouvoir gérer l’ensemble de celles-ci. »

 

Et pour gouverner, ce sera « De préférence sans le PS, mais il faut que les résultats côté francophone le permettent. Moi, je connais les souhaits et tendances des partis flamands. Le succès du PS, lié à son clientélisme, nous l’imposera ou pas. Ce sera en tout cas sans le modèle PS. »

 

Les choses sont claires et confirment implicitement l’accord passé entre Didier Reynders – la candidat « Monsieur Bruxelles » - et Bart De Wever.

 

P.V.

 

La Confédération européenne des Syndicats tire la sonnette d’alarme.

 

La directive de l’ami de la NV-A, le très néolibéral batave Fritz Bolkestein, sévit encore !

Le détachement de travailleurs de pays tiers est inacceptable s’il n’est pas assorti de garanties leur assurant la pleine égalité de traitement.


Le Conseil fait pression sur le Parlement européen pour qu’il accepte une directive sur les détachements intragroupes sans dispositions garantissant la pleine égalité de traitement en faveur des ressortissants de pays tiers travaillant dans un État membre.

Cela signifierait que les travailleurs employés dans un État membre seraient soumis aux conditions de travail et de protection définies par la législation de leur pays d’origine ! 'Le marché du travail européen deviendrait une jungle', prévient la Confédération européenne des syndicats (CES).

L’UE doit garantir un traitement juste aux ressortissants de pays tiers employés dans l’UE. Ce principe a été confirmé par la Directive sur les travailleurs saisonniers mais le Conseil veut faire une entorse à celui-ci exposant ainsi les ressortissants de pays tiers à plus d’insécurité et au risque de se faire exploiter. Mais au profit de qui?

La CES prendra toutes les mesures nécessaires pour combattre cette directive et demande aux États membres de considérer des propositions pour restaurer la pleine égalité de traitement pour tous les ressortissants de pays tiers employés dans un État membre.

CES - 7 février 2014

 

Rififi au MR de Bruxelles : Reynders en fait trop !

 

L'actuel ministre des Affaires étrangères, qui rêve de devenir premier ministre fédéral d'un gouvernement des droites incluant la NVA, en fait décidément trop. Son « tour de Flandre » a fini par irriter Eric Van Rompuy, qui l'a descendu dans une interview. D'autres CD&V n'en pensent pas moins.

 

Candidat à tout, aussi à la présidence du pouvoir bruxellois, l'éminence libérale divise aussi son propre parti à Bruxelles, et son plan de grands travaux et de nouveaux tunnels fait à peu près l'unanimité contre lui...

 

En effet, après avoir perdu ses deux porteurs de voix - Didier Gosuin et Bernard Clerfayt - le MR ne fait manifestement pas confiance à sa roue de secours – et ennemi personnel de Reynders –  le très droitier Vincent De Wolf, bourgmestre d’Etterbeek, pour évoquer l'avenir de Bruxelles au congrès qui lui est consacré..

Didier Reynders et Charles Michel, qui se moquent comme d’une guigne des libéraux bruxellois débarquent à Bruxelles pour nous dévoiler la nature de leurs rêves. « I had a dream » dit Reynders, qui se refuse à chiffrer ses rêves de souterrains et de métros et surtout d’être « le premier » à Bruxelles à défaut de l’être à Liège. Et Michel junior, prudent et perplexe, de rajouter en direction de l'électeur: « je vous dirai qui est notre candidat ministre président après les élections. » Il constate aussi, tout à coup, que son équipe bruxelloise n'est plus à l'image de la région.

L’ambition de « premier parti » de Bruxelles reste fort illusoire pour l’instant. Cela n’empêche pas la gauche de rester vigilante !

 

R.F. et P.V.

 

Luc Coen : (les autres doivent) travailler plus pour gagner moins.

 

Dans la foulée de la présentation du rapport annuel de la BNB, tant la CSC que la FGTB ont dénoncé les positions de la Banque nationale sur l'écart salarial et l'austérité budgétaire.

« La CSC avait beaucoup de questions et d'observations par rapport au texte. Nous avons obtenu des corrections, mais les passages sur l'index et l'écart salarial, ainsi que sur la politique d'assainissement unilatérale sur le plan des dépenses sont restés inacceptables », a souligné la CSC dans un communiqué. « C'est la raison pour laquelle je me suis abstenu sur ces éléments », a expliqué Marc Leemans, le président du syndicat chrétien, cité dans le texte.


Rudy De Leeuw, président de la FGTB et, à ce titre, régent à la Banque nationale, s’est abstenu sur deux points du rapport de la direction de la BN:

 

  • D’une part, sur les recommandations relatives aux mesures d’austérité budgétaire, en particulier celles concernant le plan pluriannuel, ainsi que celles visant l’augmentation de la durée de la carrière en fonction de l'espérance de vie ;

  • D’autre part, sur l'analyse de l'écart salarial et, en particulier, le point relatif à la prise en compte des subsides salariaux tels que les titres-services ainsi que les commentaires relatifs au mécanisme d'indexation automatique des salaires.

     

    En effet, pour Rudy De Leeuw  « l’austérité reste le problème, pas la solution. Ainsi, l’équilibre structurel visé, bien que louable, ne peut porter préjudice aux indispensables investissements en vue de relancer l’économie réelle ». La FGTB continue à s’opposer à la mise en œuvre linéaire et aveugle du Traité budgétaire européen.

     

    Par ailleurs, le rapport établit un lien entre modération salariale et compétitivité, sans référence aucune à nos manques structurels en matière de R&D, d’innovation ou encore de formation des travailleurs.

    En outre, le texte laisse à penser que les salaires pourraient être les grands responsables des problèmes de compétitivité de nos entreprises. Ainsi, il est question de la poursuite de la politique de gel des salaires au-delà de 2014, ce qui est d’autant plus inopportun que la modération salariale -recommandée par la Banque centrale européenne- pratiquée jusqu’ici, a aggravé la situation économique et sociale des travailleurs et n’a pas endigué l’augmentation du chômage.

     

    Enfin, Luc Coen estime que les salaires nets  en Belgique sont trop élevés et l’on part à  la retraite trop tôt.

     

    La décence n’étrangle pas le gouverneur de la Banque nationale, le fonctionnaire le mieux payé du royaume sans compter une voiture de fonction avec chauffeur, 24 heures sur 24, une résidence de fonction dans le quartier de l’Observatoire à Uccle et du personnel domestique à sa disposition…

     

    P.V.

     

     

    La votation suisse

     

    Le versant nationaliste et xénophobe de la votation suisse contre l'immigration ajoute au péril: la droite "dure" monte dans toute l'Europe. Le camp minoritaire (d'extrême justesse) a d'ailleurs été incapable d'expliquer l'enjeu, en particulier dans les campagnes.

     

    Mais l'autre versant de ce référendum est un nouvel avertissement adressé aux tenants du libéralisme économique: trop de dumping social, d'usage de l'immigration pour peser sur les salaires !

     

     Et la politique d'austérité à sens unique n'est pas seulement dommageable pour l'enseignement et la santé, elle l'est aussi pour la sécurité publique, sacrifiée par manque de moyens.

     

    R.F.

     

     

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 10:10

Ils sont incapables d'expliquer "la crise"...

 

Aucun gouvernement, aucun de ces "experts" branchés sur des banques ou des instituts financiers, ne fournit de la "crise", mot indiqué en septembre 2008 mais qui reste utilisé  à tort et à travers, une explication globale et valable. Mais l'emploi fréquent dans les médias des termes "En période de crise" suggère pourquoi. Il y a toujours eu des hauts et des bas, "ça monte et ça descend"  comme disait M.Levy. Donc la reprise va succéder à la dépression comme le jour à la nuit, comme le soleil suit la pluie. Cela a toujours été comme cela. A ce niveau, autant se contenter du bulletin de la météo.

                                         

Récession longue sans reprise nette...

 

Ces fins analystes devraient au moins s'aviser que les récessions d'après guerre, retenons celles de 1974-1975, de 1980-82, de 2001-2002, ont été relativement courtes, et suivies de reprises nettes. La récession ouverte en 2008, et dont plusieurs pays d'Europe du sud ne sont pas sortis ou peinent à sortir, a duré cinq ans, si elle s'achève officiellement en 2013. Il n'est donc question que de croissance du PIB "anémique" ou "atone", de "scénario à la japonaise" . Ce qui parait exclu est une reprise franche et généralisée à travers le monde, inutile de compter sur les pays émergents menacés de tempête financière, l'Argentine en est le dernier exemple. Ceux dont on dit qu'ils commencent à s'en tirer, cas de l'Espagne, l'ont fait par l'équivalent d'une dévaluation interne, la pression à la baisse des salaires, au prix du sacrifice de la consommation intérieure et d'un chômage de masse abominable.

 

Et cette récession dure cinq ans malgré des injections de liquidités illimitées par les banques centrales, malgré les innovations technologiques les plus porteuses! L'endettement public est à peine stabilisé, les dettes cachées demeurent énormes, et les pompiers pyromanes du FMI voient maintenant poindre le péril d'une  déflation généralisée.

 

Nos fins analystes devraient peut être s'aviser du fait que le système capitaliste est arrivé au point où il ne peut plus résoudre ses contradictions. S'y ajoute la menace climatique.

 

La vaine querelle "offre" ou "demande"...

 

 La crise de surproduction, si typique dans le domaine de l'automobile, se mesure toujours par rapport à la demande solvable.

 

Ceci fournit de bons arguments aux partisans "keynésiens" de la relance par injection de pouvoir d'achat, mais sans rien résoudre sur le fond. La réduction répétée des charges sur les entreprises ratera l'objectif de l'emploi, parce que c'est la dernière priorité d'une direction, soucieuse d'abord de marge bénéficiaire, de dividendes, de désendettement. Elle n'investit pas sans certitudes. La classe dirigeante se heurte de plus à cette camisole de force budgétaire dont il est officiel qu'il faut la conserver pour ne pas affoler les marchés financiers...

 

A Davos, on se berce de l'espoir que la reprise américaine (+1,8% en 2013) va s'accentuer et tirer l'économie mondiale. Elle doit beaucoup à l'énergie à bon marché et au gaz de schiste, mais le chômage aux Etats-Unis reste plus élevé qu'avant 2008.

 

 En ces cinq ans, aucune réforme radicale n'a été effectuée, pas même la scission  des banques d'affaires et des banques de dépôt. Les "économistes atterrés" et autres pourfendeurs de la politique libérale en Europe ont eu bien du mérite. Mais ils ont un pas de plus à franchir: réhabiliter l'économie dirigée, encadrée par la puissance publique. Finalement, seule une crise plus grave pourrait ouvrir cette perspective ?    

 

 

Robert Falony

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 15:09

 La CSI se réjouit de l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne.

 

 

L’adoption de la nouvelle constitution tunisienne est "une étape historique pour le pays, comme pour toute la région, et je me permets de féliciter l’UGTT pour le rôle essentiel qu’elle a joué pour parvenir à ce jalon capital vers la démocratie et le respect des libertés fondamentales", a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

 

La CSI se réjouit avec le peuple tunisien de ce succès qui consacre les principes fondamentaux de séparation des pouvoirs, d’indépendance de la justice, ainsi que du droit d’association, du droit syndical et du droit de grève. La CSI se réjouit également de l’inscription tout aussi historique de la parité hommes-femmes dans les institutions représentatives.

 

Aux côtés des forces démocratiques de la société civile,  L’ UGTT a fait preuve d’un engagement essentiel et sans relâche pour sortir de l’impasse  et permettre qu’aboutisse ce processus constitutionnel. Après avoir été le berceau des révolutions arabes en tournant courageusement la page d’un demi-siècle de dictature,  le peuple tunisien fait une fois encore figure de modèle en ouvrant aujourd’hui concrètement la voie vers la démocratie.

 

Après l’annonce de la composition d'un gouvernement d'indépendants, la voie est désormais ouverte vers  des élections législatives et présidentielles en 2014.  Alors que la Tunisie doit faire face à une situation socio-économique extrêmement difficile, la CSI continuera à plaider auprès des institutions internationales et des investisseurs étrangers pour qu’ils soutiennent le pays et lui permettent de répondre aux aspirations sociales qui ont été le monteur de la révolution, et en particulier aux jeunes qui sont les forces vives de la nouvelle Tunisie démocratique de demain.

 

CSI - 28 janvier 2014

 

 

 

Emir Kir et le génocide arménien

 

 

Le bulletin mensuel de l’association des journalistes professionnels signale l’issue d’une bataille judicaire entamée en 2004 par Emir Kir, actuel bourgmestre (PS) de Saint Josse, sur la question du génocide arménien, face au journaliste Mehmet Koksal . L’homme politique avait jeté le gant entretemps, mais pas le camp de la presse. La Cour d’appel de Bruxelles, sans statuer sur le fond, a déclaré “déloyal” le comportement d’Emir Kir dans cette affaire, et lui met à charge deux tiers des dépens, soit 7500 €.

 

 

Ce jugement confirme implicitement que ce politicien, négationniste de la tragédie dans la presse turque, préfère se taire sur le sujet côté Belgique. Que ne fait-on pour avoir des voix !

 

Le citoyen Kir, en 2015, pour le centenaire du génocide arménien à la faveur de la guerre mondiale, aura l’occasion de prouver qu’il adhère à la vérité historique et aux valeurs socialistes.

 

R.F.

 

Cela bouge à gauche.

 

 

Le Parti du travail de Belgique (PTB), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et le Parti communiste (PC) se sont unis sous le sigle PTB-GO (Gauche d'Ouverture) en vue des élections du 25 mai, persuadés que ce scrutin marquera le retour de "la gauche de la gauche" dans plusieurs assemblées du pays, ont annoncé lundi 27 janvier leurs représentants. Cette alliance vise à répondre à certains appels syndicaux, comme celui de la FGTB de Charleroi qui avait demandé le 1er mai 2012 un rassemblement autour d'une "alternative anticapitaliste à gauche du PS et d'Ecolo".

 

 

Plusieurs personnalités du monde syndical, universitaire et des médias ont décidé de soutenir le parti, parmi lesquelles on trouve Josy Dubié, ancien grand reporter et ancien sénateur Ecolo, Hugues Le Paige, ancien journaliste à la RTBF et directeur de la revue « Politique », Irène Pêtre et Fabrice Epis de la CNE, les comédiens Fabrice Murgia et Patrick Bebi, la philosophe Isabelle Stengers, Anne Morelli historienne et professeur à l’ULB, la blogueuse Anne Lowenthal , Christian Viroux de la FGTB Charleroi qui a lancé le 1er mai 2012 un appel à une formation politique à la gauche d’Ecolo et du PS, etc. Toutes ces personnalités ont signé un appel pour incarner la gauche de la gauche.

 

 

Certains appellent à voter, d'autres seront également présents sur les listes du PTB. Il est cependant encore trop tôt pour dire quels seront les choix individuels. Notons que l'ensemble de la régionale carolo de la FGTB soutiendra aussi le parti.

 

 

Il s’agit sans conteste d’un élément nouveau et important dans un paysage politique belge figé depuis plusieurs années. Sur le plan électoral, la gauche se cantonnait dans les deux principales formations que sont Ecolo et le PS. Et voilà que s’ajoute le PTB qui s’est allié avec le PC et la LCR et qui a réussi à rallier plusieurs personnalités indépendantes citées ci-dessus. Comme l’écrit Jean-Marie Chauvier : « Sans illusion quant aux résultats immédiats, ce ne serait pas une « révolution », mais peut-être une dynamique nouvelle, du moins un ballon d’oxygène dans l’atmosphère asphyxiante de la vie politique belge de ces derniers temps. » Sans illusions ? On peut raisonnablement penser que le PTB-GO obtiendra un siège ou deux au Parlement fédéral et quelques strapontins au niveau régional.

 

 

À notre avis, le déclic s’est fait avec la brutalité de l’austérité imposée par les instances européennes et notamment le fameux TSCG ou pacte budgétaire qui a été voté à la hussarde sous la houlette d’une coalition de fait entre les forces conservatrices et les sociaux-démocrates à quelques exceptions près (les trois parlementaires européens PS belges et Sfia Bouarfa à Bruxelles) et une grande partie des écologistes. Cette capitulation sans condition devant le grand capital a déterminé plus d’un à s’éloigner de la gauche de gouvernement qui se justifie par l’éternel « sans nous, ce serait pire ».

 

 

Comme l’écrit Jean-Marie Chauvier : « Les élections elles-mêmes, la "démocratie parlementaire" sont moins crédibles que jamais, vu la dictature de fait du grand capital, "des marchés" et autres "troïkas", la réduction extrême des sphères de souveraineté populaire dans les cadres nationaux. A quoi bon voter ? On ne sait plus trop. Mais on peut encore essayer, surtout s'il y a des chances de faire entendre les voix du refus de cet ordre social injuste. Sans illusions quant à la possibilité de transformer la société "par la voie parlementaire". »

 

 

Il est en outre malheureux de voir la réaction des états-majors syndicaux. Ainsi, dans une interview au « Soir » du 29 janvier, Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB a répondu : « Il ne faut pas se tromper d’adversaires. », les adversaires étant les partis défendant les idées et une politique néolibérale. Dans un mémorandum qui  sera adressé à tous les partis démocratiques, la FGTB insistera sur les trois principaux enjeux à son sens : le pouvoir d’achat, les emplois de qualité et les pensions convenables.

 

 

On sent la secrétaire générale quelque peu gênée par la prise de position de la FGTB Charleroi. « Tout ce que l’on demande aux gens, c’est d’aller voter (…) en fonction de valeurs qu’ils défendent chaque jour. » Elle plaide pour un renforcement de la gauche.

 

 

Philippe Moureaux, lui, est plus clair : « Ils [le PTB – GO] représentent un facteur de division. Alors que l’ancrage à gauche du PS est indispensable. » Il avertit : « J’imagine un instant un succès du PTB qui obtiendrait trois sièges, le PS en perdant six dans la foulée. On entendra une voix gauche-gauche au Parlement, et on aura un gouvernement droite-droite. »

 

 

Le débat est posé : ou bien un vote « utile » ou un affaiblissement du PS au profit d’un gouvernement de droite, ou bien un aiguillon pour le PS et Ecolo pour qu’ils retrouvent les fondamentaux. Après tout, pour certains, une « cure » d’opposition ne ferait sans doute pas trop de tort à la gauche. Avec le risque, répondent d’autres, que les acquis sociaux soient définitivement balayés.

 

 

En attendant, il est temps d’avoir une réponse unitaire face à la vague conservatrice qui semble recouvrir l’Europe et la Belgique en particulier.

 

 

P.V.

 

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 16:00

Il n’y a pas de « TINA »

 

« TINA » est le fameux acronyme des néolibéraux inventé par feu la charmante Margaret Thatcher : « There Is No Alternative ». Eh bien dans une excellente interview à David Coppi du « Soir » du 24 janvier, le député européen PS français Liem Hoang-Ngoc démontre que c’est faux ! Il participait à une « chaire d’économie et de finance alternative » organisée par l’Institut Emile Vandervelde (bureau d’étude du PS francophone belge).

 

Nous en reproduisons ici des extraits significatifs.

 

À propos de TINA : « Tina repose sur trois axiomes : les marchés financiers son efficients, pas besoin de les réformer ; la Banque centrale ne doit pas trop intervenir ; l’Etat est le problème, pas la solution. » Après la crise financière de 2008, les libéraux « ont tellement (…) eu chaud aux fesses » qu’ils ont ouvert le jeu sur la régulation financière des marchés financiers. « La Banque centrale s’est montrée plus pragmatique, plus keynésienne que monétariste, injectant des liquidités quand cela a été nécessaire. » Mais le troisième axiome « reste intact ». « Tina a pris un peu l’eau » (…) mais « l’idée selon laquelle l’Etat reste le problème domine tant et plus et aujourd’hui, tout gouvernement soutient qu’il faut réduire la dépense publique. Contresens ! En attendant, la seule politique monétaire ne suffit pas pour faire face à la déflation qui menace : la pression à la baisse sur les prix et les salaires en raison d’une insuffisance de la demande. »

 

Selon Liem Hoang-Noc, il y a un tabou. « Là où les Etats-Unis ont relancé la croissance chez eux, grâce à la politique budgétaire, chez nous, en Europe, on mène les politiques restrictives les plus dogmatiques ! »

 

On en arrive aux menaces sur le modèle social : « L’idéologie dominante désigne précisément le modèle social comme étant à l’origine de la crise ! Alors que c’est le comportement des banques. » Les finances publiques ont dû sauver le secteur financier (voyez Dexia, par exemple, qui est d’ailleurs loin d’être sauvé. NDLR). Cela s’est fait bien entendu au détriment du secteur social.

 

Par contre, le modèle social fonctionne bien d’après le député européen. « Les régimes de retraite ont, peu ou prou, été réformés et mis à l’équilibre dans les pays européens et on continue à tenir le discours selon lequel il faudrait réduire les dépenses publiques et sociales ! » Et il rappelle une nécessité : « Ce sont là [les dépenses sociales] des amortisseurs de crise importants qui contribuent à soutenir le pouvoir d’achat. »

 

Le Socialiste français regrette que François Hollande soit « tombé amoureux de Tina… » Et un petit mot gentil pour les Socialistes belges qui l’invitaient : « Le PS belge est resté social-démocrate malgré le fait qu’il est en coalition, là où le PS français est en train de dériver vers le social-libéralisme. »

 

Liem plaide pour une politique budgétaire de relance. Quant à la dette, il analyse : « Les taux d’endettement nous contraignent mais il est possible de faire une consolidation budgétaire intelligente en adaptant le rythme de réduction des déficits à la conjoncture. » Et il ajoute : « Sans interdire les dépenses d’investissements publics. » Bien sûr, les libéraux ne sont pas d’accord. « Mais ce sont les politiques néolibérales qui ont creusé la dette : elles ont voulu réduire à marche forcée les déficits, ce qui a tué la croissance, fait baisser les recettes fiscales, insuffisantes pour assurer le désendettement. »

 

Ce sont les politiques néolibérales qui nous creusé la dette : « elles ont voulu réduire à marche forcée les déficits, ce qui a tué la croissance, fait baisser les recettes fiscales, insuffisantes pour assurer le désendettement. »

 

Les Socialistes ont leur responsabilité dans cette évolution. « Il ne vous a pas échappé que l’idéologie néolibérale avait pénétré la social-démocratie… Cela avait commencé avec Tony Blair et Gerhard Schröder et, aujourd’hui, François Hollande (…) Ils sont en train d’adopter des politiques dites de l’offre quand les politiques de la demande sont nécessaires. »

 

Enfin, le député européen fustige les partisans de la décroissance à gauche. « Si vous ne faites pas de croissance, vous n’avez pas l’abondance nécessaire pour aller à l’idéal socialiste : à chacun selon ses besoins ! (…) Alors, le truc baba cool de 68 ? Je ne suis pas dans ce trip. Ce sont des problématiques de petits bourgeois. »

 

P.V.

 

Cela bouge à gauche en France et… en Europe.

 

Dans le même ordre d’idées, un nouveau mouvement vient de naître en France, dissident du PS, « Nouvelle donne ». Il a été fondé par l’économiste Pierre Larrouturou, économiste, ancien conseiller de Michel Rocard, membre du bureau du PS français et fondateur du « Collectif Roosevelt ». Rappelons-nous, c’est Larrouturou qui, avec Rocard, avait dénoncé les pratiques scandaleuses de la Banque centrale européenne qui prêtait de l’argent aux banques privées à des taux d’intérêt ridicules, de l’ordre de 0,1 %, qui les réinjectaient dans la dette publique des Etats à des taux pouvant aller jusqu’à l’ordre 6 à 7 %.

 

Aujourd’hui, Pierre Larrouturou n’est plus du tout en phase avec le PS dans lequel, dit-il, il n’est plus possible d’avoir de débat. Il y a deux ans, il avait déposé au Congrès du PS de Toulouse avec feu Stéphane Hessel une motion intitulée « Oser plus loin, plus vite » (http://www.parti-socialiste.fr/congres/motion/oser-plus-loin-plus-vite) qui aborde les problèmes du monde dans leur globalité : la dette, le climat, la crise, la citoyenneté, etc. Elle propose plusieurs solutions tout à fait nouvelles. Cette motion recueillit quelque 10.000 signatures de militants. Elle fut évidemment rejetée, car minoritaire.

 

Le collectif « Roosevelt » a repris en grande partie les idées émises dans cette motion. Au départ, il s’agissait d’un groupe de réflexion et d’action qui propose quinze réformes :

 

  1. diminuer le taux d’intérêt la vieille dette ;

  2. créer un impôt européen sur les bénéfices des entreprises ;

  3. annuler une bonne partie des baisses d’impôts octroyées aux grandes entreprises et aux citoyens les plus riches ;

  4. Boycotter les paradis fiscaux ;

  5. Limiter au maximum les licenciements ;

  6. Sécuriser les précaires ;

  7. Séparer les banques de dépôt et les banques d’affaires ;

  8. Créer une vraie taxe sur les transactions financières ;

  9. Imposer le respect des normes sociales et environnementales dans le commerce mondial ;

  10. Investir dans une vraie politique du logement pour baisser les loyers et créer massivement des emplois ;

  11. Déclarer la guerre au dérèglement climatique ;

  12. Développer l’économie sociale et solidaire ;

  13. Négocier un autre partage du temps de travail et un autre partage des revenus ;

  14. Faire éclore la démocratie en Europe en changeant radicalement les institutions ;

  15. Négocier un vrai traité de l’Europe sociale.

 

 

Ce programme est repris par le parti qu’a fondé en France Pierre Larrouturou, « Nouvelle donne ». Il rassemble des personnes issues de la gauche, de la gauche de la gauche et du centre qui sont déçues des formations existantes. Il se présente aux prochaines élections européennes.

 

« Nouvelle donne » qui reprend en gros le programme du collectif Roosevelt et les termes de la motion « Oser plus loin plus vite » a deux atouts. La nouvelle formation rassemble des personnalités connues des différents courants de la gauche et a une analyse intelligente et un programme cohérent et réaliste. Cependant, vu sa nouveauté et sa quasi nulle implantation locale et régionale, « Nouvelle donne » a peu de chances d’obtenir un résultat électoral.

 

Est-ce cependant le début d’un renouveau à gauche ?

 

P.V.

 

 

Reynders répond à Michel.

 

« Je songe à un gouvernement de centre-droit. Mais avec qui à bord, c'est un choix qu'il appartiendra à l'électeur de faire, je n'ai pas d'exclusives », a déclaré Didier Reynders sur la chaîne télé flamande indépendante VTM. Il rappelle avoir pris langue avec la N-VA à plusieurs reprises dans le passé, « mais envisager un programme de gouvernement nationaliste, c'est impossible ».


« Nous voulons plus de libéraux à bord mais pas de nouvelle réforme de l'Etat. Il nous appartient de mettre correctement en œuvre l'actuelle réforme de l'Etat, et le gouvernement aura suffisamment à faire avec un programme socio-économique », précise le Liégeois néo-Ucclois.

 

L’actuel ministre des Affaires étrangères ajoute que si la NV-A ne laisse pas de côté ses ambitions institutionnelles, « ce sera un point de rupture ».

 

Or, Bart De Wever a été clair. La NV-A met la priorité sur le socio-économique. Il préconise donc une trêve institutionnelle.

 

Donc, MR et NV-A sont bien d’accord pour faire un (long) bout de chemin ensemble pour imposer un programme néolibéral à la plus grande satisfaction du VOKA et de la FEB.

 

Aussi, comme Charles Michel la semaine dernière avec le CD&V qui sera le second rôle obligé d’un gouvernement de droite, Didier Reynders aujourd’hui, cadre bien son accord avec le partenaire principal de la coalition qu’il rêve : la NV-A.

 

Alors, tout baigne. Enfin, il faudra sans doute attendre ce que l’électeur en pensera.

 

P.V.

 

 

 Sondage inquiétant en France

 

Un sondage reste un sondage, certes. Mais il est une indication. Les listes du Front National de Marine Le Pen arriveraient en tête aux élections européennes de mai 2014, suivies par celles de l'UMP et celles du PS, selon un sondage Ifop publié par le Journal du Dimanche (JDD).

 

Selon ce sondage, les listes du Front National obtiendraient 23% des voix, celle de l'UMP 21% et celles du Parti socialiste et du Parti Radical de Gauche 18%.

Viendraient ensuite, les listes de L'Alternative, le nouveau parti centriste dirigé par Jean-Louis Borloo et François Bayrou, qui récolteraient 11% des voix, celles de Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon (9%) et les listes d'Europe Ecologie Les Verts (7%).

 

C’est assez inquiétant pour la gauche qui se retrouve en troisième position, la gauche de la gauche et les écologistes étant laminés.

 

Comme disait Pierre Larrouturou hier à « On n’est jamais couché » : « Le prochain Parlement européen risque d’être composé de fachos et d’eurosceptiques. »

 

Joyeuses perspectives !

 

P.V.

 

Manifestation contre la loi anti-avortement en Espagne

 

Rappelons la manifestation organisée par plusieurs associations féminines et laïques pour protester contre le projet de loi du gouvernement espagnol de droite d’abroger la loi de dépénalisation de l’avortement dans ce pays.

 

Il faut attirer l’attention de toutes et de tous sur le fait que la dépénalisation de l’avortement n’est pas un droit acquis définitivement et peut être menacée comme c’est le cas en France et en Suisse, en plus de l’Espagne.

 

Le rassemblement aura lieu le mercredi 29 janvier à 17 heures devant l’ambassade d’Espagne (19 rue de la Science à Bruxelles, entre la rue Belliard et le square Frère Orban). Un cortège se formera pour se rendre ensuite au Parlement européen. Venez nombreux.

 

Osons le socialisme

 

 

 




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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 17:01

Bruits de bottes en Afrique

 

 

La France ne s’en sort pas dans ses interventions au Mali et en Centrafrique. Elle est incapable de mettre un terme aux horreurs qui s’y déroulent. Aussi, fait-elle appel aux Européens.

 

De Crem qui vise le secrétariat général de l’OTAN est évidemment prêt à y aller s’il y a le feu vert de l’ONU, ce qui ne saurait tarder.

 

Depuis 1990, l’armée belge n’est jamais tant intervenue sur des théâtres d’opération extérieurs. On n’entend plus le mouvement de la Paix. Pourtant, à gauche, on ferait bien de se poser la question sur le rôle de l’armée belge et sur l’utilité « humanitaire » de ces expéditions multiples.

 

Voilà un intéressant débat à ouvrir.

 

P.V.

 

 

Erdogan: sultan ou calife?

 

 

Selon “Le Soir”, ils étaient quelque 2000 nationalistes turcs, une partie venue d’Allemagne ou des Pays Bas, à manifester bruyamment à Bruxelles en faveur de leur idole, si contestée en Turquie même. Un beau rassemblement de Loups gris, de salafistes, de Frères musulmans de tout poil de barbe. Erdogan dénonce toujours un “complot” universel contre lui.

 

Cette Turquie là entrera dans l’Union européenne aux calendes grecques. L’hypocrisie est de ne pas le lui dire en face.

 

R.F.

 

 

L’humour de Jose Manuel Barroso

 

 

Le Président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, vient de prouver qu’il a de l’humour. Il était temps après douze ans de mandat.

 

Il appelle à la réindustrialisation de l’Europe. Après avoir imposé la politique ultralibérale la plus dure et un libre-échangisme échevelé pendant ses deux mandats qui eurent pour conséquence la fermeture de centaines d’usines et la perte de dizaines de milliers d’emplois, voici que le sémillant Portugais appelle à changer de cap…

 

Les millions de chômeurs en Europe apprécieront l’humour de M. Barroso à sa juste valeur.

 

Dégage !

 

P.V.

 

Déclaration syndicale internationale sur la République de Corée (communiqué de la CSI)


Ce communiqué est assez long. Il a le mérite de décrire la situation sociale catastrophique de ce pays dominé par des multinationales comme Hyundai et Samsung.

 

22 janvier 2014


Une délégation internationale de haut niveau, composée notamment de la TUAC, de la CSI, de la PSI et de l’ITF, achève aujourd’hui une mission de quatre jours en Corée, destinée à examiner la situation actuelle en matière de droits humains et syndicaux.


Notre mission n’a fait que confirmer ce que nous avions craint : sous l’administration actuelle, le gouvernement s’est lancé dans une nouvelle vague de répression intense contre les syndicats et la société civile d’une ampleur sans précédent ces dernières années, risquant de miner la démocratie du pays. Nous sommes vivement préoccupés par la violation flagrante par le gouvernement des normes internationales du travail dans la loi et dans la pratique. Nous sommes, en outre, profondément inquiets que nos demandes de rencontre avec les ministres concernés pour débattre de ces questions aient été rejetées.


Par ailleurs, nous sommes particulièrement préoccupés d’apprendre que de nombreux dirigeants syndicaux et travailleurs/euses sont actuellement détenus ou emprisonnés, accusés d’entraver la loi commerciale, pour avoir participé à des actions syndicales qui seraient jugées légales partout ailleurs dans le monde. La Corée agit ainsi malgré les directives claires de l’Organisation internationale du travail selon lesquelles l’emprisonnement de syndicalistes ayant participé à des grèves pacifiques est strictement interdit. En outre, il ne semble même pas que leur emprisonnement soit légal en vertu de la jurisprudence établie dans ce pays, dans la mesure où la grève n’a surpris personne. Ces efforts déployés pour détruire les syndicats en supprimant leurs dirigeants viennent généralement s’ajouter aux excessives poursuites judiciaires pour dommages-intérêts contre les syndicats qui n’ont d’autre but que de les mettre en faillite.


Les actions en justice contre des individus, pour un montant que personne ne pourrait payer, ont conduit, dans certains cas, à des suicides. Une démocratie mûre ne commettrait jamais de tels actes. Nous exhortons, dès lors, le gouvernement à libérer immédiatement tous les travailleurs/euses détenus ou emprisonnés aujourd’hui pour avoir participé à des grèves, notamment les cinq dirigeants du Korean Railway Workers Union que nous avons rencontrés durant leur détention dans le cadre de notre mission.


Nous condamnons fermement la perquisition illégale des bureaux de la Korean Confederation of Trade Unions (KCTU) le 22 décembre. La police a pénétré dans l’immeuble pour exécuter des mandats injustifiés, détruisant les biens syndicaux. Elle a arrêté arbitrairement des manifestants à l’extérieur, en utilisant du gaz poivré. Au total, 138 personnes ont été arrêtées, notamment le secrétaire général et deux autres dirigeants de la KCTU, ainsi que le président du Korean Teachers and Education Workers Union (KTU) et deux autres présidents d’organisations affiliées à la KCTU.


Nous demeurons préoccupés par le plan précis du gouvernement visant à éliminer les syndicats dans le secteur public. L’annulation de l’enregistrement du KTU continue de choquer les travailleurs/euses et les gouvernements dans le monde entier – sous prétexte que le syndicat permettait à des travailleurs/euses licenciés illégalement de rester dirigeants ou membres du syndicat. Nous sommes également choqués que le gouvernement ait à nouveau rejeté l’enregistrement du Korean Government Employees Union (KGEU), empêchant le syndicat de représenter pleinement ses membres et de veiller à ce que tous les citoyen(ne)s aient accès à des services publics de qualité. À nouveau, la communauté internationale, notamment l’OIT, a vigoureusement condamné ces décisions mais s’est heurtée au silence du gouvernement de Park. Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a saisi illégalement le serveur informatique du syndicat sur la base d’une prétendue absence de neutralité politique – une exigence qui, en soi, bafoue clairement le droit international.


Enfin, nous sommes préoccupés par le taux extrêmement élevé de travail irrégulier, des pratiques de travail destinées à optimiser la rentabilité à court terme et la flexibilité, au détriment des travailleurs/euses, en déstabilisant la relation de travail. Ce type de travail frappe également au cœur des droits syndicaux, dans la mesure où les travailleurs/euses précaires estiment difficile, voire impossible, de s’organiser avec des collègues pour former un syndicat ou y adhérer. Les statistiques du gouvernement révèlent que plus d’un tiers de la main-d’œuvre travaille désormais sur la base d’un certain type d’arrangement de travail « non régulier », bien que nous pensions que le nombre est plus proche de la moitié.


Même lorsque les travailleurs/euses obtiennent gain de cause devant les tribunaux en ce qui concerne leurs droits, comme dans le cas de Hyundai Motors, les employeurs ignorent simplement les décisions en toute impunité. En effet, le président de la section syndicale représentant les travailleurs/euses précaires chez Hyundai Motors se trouve actuellement en prison pour avoir défendu les droits des travailleurs/euses précaires, alors que personne d’autre ne semblait vouloir le faire.


Cela fait déjà deux décennies que la République de Corée est devenue membre de l’OIT et 17 ans qu’elle a rejoint l’OCDE. Elle s’est engagée à l’époque à mettre en conformité ses lois et pratiques avec les normes internationales relatives aux droits fondamentaux des travailleurs, notamment en matière de négociation collective et de liberté syndicale. Les progrès réalisés en ce sens sont désormais réduits à néant.


Le mouvement syndical international apportera son appui au mouvement syndical coréen. Ensemble, nous n’avons pas d’autre choix que de recourir à tous les mécanismes politiques et juridiques dont nous disposons pour garantir le plein respect des droits humains et syndicaux en Corée.

 

François Hollande : à quoi joue-t-on ?

 

 

Malgré la mise au point au sujet de sa vie privée lors de sa conférence de presse, le Président socialiste français subit une nouvelle offensive de l’hebdo « Clozer » à son sujet.

 

Tout cela commence à ressembler à une campagne de déstabilisation du chef de l’Etat français.

 

En risquant d’être décrédibilisé aussi bien au niveau international que national, François Hollande ne pourra terminer son quinquennat au risque de provoquer une crise de régime.

 

Alors, à qui tout cela profite-t-il ? La droite est profondément divisée, Sarkozy est emberlificoté dans les « affaires » et qui, à gauche, prendrait un tel risque ?

 

P.V.

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 11:11
Palestine : des patrons israéliens appellent à la paix

Une centaine de chefs d'entreprises israéliens, inquiets des menaces de boycott économique des produits des colonies, appelle à la signature d'un accord de paix avec les Palestiniens, dans les colonnes du quotidien israélien Yedioth Arhonoth (rapporté par « Mediapart »).

« Le monde est en train de perdre patience et la menace de sanctions augmente de jour en jour, préviennent-ils. Nous avons une fenêtre d'opportunité avec l'arrivée de John Kerry dans la région, et il ne faudrait pas la manquer » écrivent-ils.

Si le patronat s’en mêle, cela pourrait peut-être faire bouger les choses ! Où est le grand syndicat d’antan en Israël ?

P.V.

 

 

Turquie : traque des syndicalistes

 


 

 

Nous allons dorénavant régulièrement publier les communiqués de la CSI (Confédération Internationale des Syndicats) et de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) afin que nos lecteurs soient informés de la situation du mouvement ouvrier dans le monde. Ces informations sont rarement relayées par les médias et intéressent certainement bon nombre de militants.

 

 

 

On parle uniquement de l’aspect « islamiste » et de la corruption du régime instauré depuis une décennie par Erdogan. Il y a un autre aspect moins connu : c’est la traque des syndicalistes.

 

Au cours des dernières années, des centaines de membres et de dirigeants de syndicats affiliés à la KESK ont été arrêtés, détenus, poursuivis et jugés, pour plusieurs chefs d’accusation, pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et à manifester pacifiquement.

 

« Ces attaques incessantes contre des syndicalistes en Turquie doivent prendre fin », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI (Confédération Internationale des Syndicats). « Tous les membres syndicaux détenus devraient être libérés immédiatement et devraient pouvoir exercer leur rôle légitime sans crainte d’être arrêtés ou accusés de maintenir des liens avec des organisations illégales ».

 

Dans une lettre adressée au Premier ministre Erdogan, la CSI et la CES (Confédération Européenne des Syndicats) exhortent les autorités turques à libérer immédiatement tous les membres syndicaux arrêtés, accusés de maintenir des liens infondés avec des organisations illégales, à lever toutes les interdictions de réunions et de manifestations et à veiller à ce que la Turquie respecte ses obligations européennes et internationales de garantir les droits humains et syndicaux ainsi que les libertés des travailleurs et des travailleuses.

 

 

Guatemala : assassinat d’un membre du réseau des jeunes syndicalistes de Quetzaltenango

La CSI a condamné énergiquement l’assassinat de Marlon Dagoberto Vásquez López, âgé d’à peine 19 ans, membre actif du réseau des jeunes syndicalistes de Quetzaltenango et affilié au Sindicato Nacional de Trabajadores de la Construcción y Servicios de Guatemala (SINCSG).

 

« Halte à l’impunité au Guatemala », a indiqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « L’assassinat de Marlon Vásquez vient s’ajouter aux 63 autres assassinats de syndicalistes commis au Guatemala depuis 2007, ce qui est inacceptable. La démocratie est en danger lorsque les défenseurs des travailleurs paient de leur vie leurs activités syndicales. »

 

Selon la Confédération syndicale internationale, le Guatemala est considéré comme le pays le plus dangereux dans le monde en termes d’exercice de l’activité syndicale.


Dans une lettre adressée aux autorités guatémaltèques, la CSI exhorte le président Otto Pérez Molina à prendre toutes les mesures nécessaires pour mener une enquête exhaustive, immédiate et impartiale sur cet assassinat et à communiquer les conclusions à la famille de la victime, à l’opinion publique et à l’Organisation internationale du travail.

 

Cambodge : déclaration de la mission syndicale internationale

Une mission syndicale internationale menée au Cambodge a exhorté, aujourd’hui, le gouvernement à procéder immédiatement à une enquête sur l’assassinat de quatre travailleurs de l’industrie du vêtement durant les grèves organisées le 3 janvier, à libérer les 23 syndicalistes détenus et à établir un salaire minimum permettant aux travailleurs/euses et à leur famille de couvrir au moins leurs besoins élémentaires.

 

La mission s’est déclarée particulièrement préoccupée par le sort du président du syndicat, Vorn Pao, qui a été violemment battu et demeure derrière les barreaux malgré sa mauvaise condition physique.

 

La délégation a également appelé le ministre à prendre des mesures urgentes pour augmenter le salaire minimum et tenir la promesse du gouvernement de respecter pleinement la Convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale, que le Cambodge a ratifiée. La proposition du gouvernement de mettre sur pied une nouvelle Commission sur les salaires, dirigée par le ministre des Finances, a été jugée inadéquate. Aucune réunion de cette Commission n’a encore été prévue et retarder davantage l’établissement d’un salaire minimum décent conduira probablement à de nouvelles actions syndicales de la part des travailleurs et des travailleuses qui réclament justice.

 

Les menaces proférées par l’organisme des employeurs de l’industrie du vêtement, la GMAC, d’intenter une action en justice pour éliminer efficacement les syndicats ont également été dénoncées par la délégation.

 

Selon la déclaration, l’industrie du vêtement au Cambodge, générant un chiffre d’affaires annuel de 5,1 milliards USD, peut se permettre de payer des salaires plus élevés que le salaire minimum mensuel de 100 USD. Elle souligne, en outre, les recherches menées par IndustriALL selon lesquelles 260 USD au minimum sont nécessaires pour couvrir les dépenses de base d’une famille de quatre personnes.

 

Pour le VOKA, Di Rupo doit faire comme Hollande (d’après La Libre Belgique 21 janvier – Raphaël Meulders)


Jo Libeer, le patron du VOKA, le patronat flamand, a bu du petit lait en écoutant les propos de François Hollande sur son "pacte de responsabilité" (réduction des charges patronales contre promesse d’embauche des entreprises françaises).

 

Le VOKA qui est proche de la NV-A manifeste une certaine tendresse à l’égard du PS français. Et pour cause : « la France socialiste a aussi une forte tradition de changement de cap. Le président Mitterrand a commencé comme socialiste dogmatique, avant de se réorienter vers la social-démocratie. Et puis il y a aussi une situation d’urgence sociale et économique en France." D’après M. Libeer, François Hollande, "qui a raison", se tourne vers la social-démocratie " à l’allemande". "Ce que fait la France est positif, cela nous inspire." Le patron du Voka insiste : le gouvernement Di Rupo doit prendre exemple sur la gauche française. "Quand un pays ouvertement socialiste reconnaît qu’il y a un gros problème et décide de le résoudre, cela doit interpeller. Je ne comprendrais pas qu’on ne bouge pas chez nous", dixit le Flandrien. "Nous plaidons pour un pacte historique en Belgique, comme en 1944 (le pacte social) et en 1993 (le plan global). C’est le moment : il faut une mobilisation sociétale."

 

La Belgique doit donc se "ressaisir" pour éviter de foncer dans le mur. "Mais cela ne sert à rien de se rejeter la faute les uns sur les autres." D’après le CEO, les "trois piliers" de la société (l’Etat, les entreprises et le citoyen) doivent signer un pacte, où chacun s’engage à remplir une tâche précise. "L’Etat doit être plus efficace : nous payons trop d’impôts par rapport à l’environnement et les services que nous avons en retour. Les entreprises doivent être plus compétitives et gagner des parts de marché à l’international. Quant aux citoyens, "qu’ils soient organisés en syndicats ou non", ils ont aussi leur responsabilité : "celle de se former, d’exceller dans leur travail. Et là on avancera."

 

M. Libeer l’affirme : on ne peut pas forcer une entreprise à engager. "Mais si la Belgique réduit son handicap salarial de moitié par rapport à ses voisins (il est pour l’instant de 16 %), les entreprises pourront créer jusqu’à 165000 emplois en 5 ans."

 

Des baisses de charges patronales qui coûteraient 9 milliards d’euros à l’Etat. "Il faut un vrai effort d’assainissement des coûts de l’Etat. Jusqu’ici, les autorités publiques n’ont pas épargné, mais ont juste un peu moins dépensé." Pour le patron flamand, il est d’autant plus "urgent" de réagir qu’avec ses réformes, la France va se montrer "très vite plus compétitive" que la Belgique, en termes de coût du travail. "La gauche belge est une gauche multicolore : il y a du rouge foncé, surtout en Wallonie, et du rouge moins foncé, surtout en Flandre où le SP.A est sur un registre de social-démocratie. Le tout est de savoir quelle frange de cette gauche décide vraiment. Mais que cela vienne de gauche ou de droite, l’important est d’avoir ce ‘pacte’", conclut M. Libeer.

 

Bref, Elio Di Rupo doit changer de cap – encore plus à droite, bien sûr – les entreprises doivent recevoir un cadeau de 9 milliards du contribuable belge – là, il n’y a plus de « séparatisme » - et les entreprises ne s’engagent à rien.

 

 

Ce sont sans doute, pour le VOKA, les conditions nécessaires pour qu’il y ait un Di Rupo II après le 25 mai…

 

Vous avez dit social-démocratie ?

 

P.V.

 

 Koen Geens cède au chantage de Dexia.

 

(D'après Belga) Le ministre des Finances, le CD&V Koen Geens, a demandé aux parlementaires de faire preuve de compréhension devant les difficultés à gérer la banque franco-belge Dexia et à trouver des personnes pour diriger un groupe voué à s'éteindre dans un contexte très concurrentiel.

 

 

L'augmentation de salaire de 30% accordée aux dirigeants du groupe franco-belge a suscité l'indignation de nombreux politiques et de représentants syndicaux. Plusieurs députés, dont Georges Gilkinet (Ecolo) et Dirk Van der Maelen (sp.a), ont relayé mardi ces sentiments en commission des Finances de la Chambre, en invoquant notamment les 50,02% détenus par la Belgique dans la "bad bank" (banque en déshérence).

 


"Je respecte vos objections éthiques mais la concurrence est très forte et ni vous, ni moi ne pouvons diriger Dexia. C'est un aspect dont nous devons tenir compte. Beaucoup de gens ont déjà quitté le navire", a souligné M. Geens (CD&V).
Le ministre a rappelé que les augmentations octroyées l'ont été après un avis du comité de rémunération rendu au conseil d'administration. Ce comité a procédé à une comparaison avec les rémunérations en cours dans le secteur. Koen Van Loo, le représentant de la Société Fédérale de Participation et d'Investissement (SFPI) qui détient les actions de l'Etat belge dans Dexia, a averti les autres administrateurs des risques de protestation de plusieurs instances, dont la Commission européenne, ainsi que de la sensibilité de l'opinion publique à l'égard des salaires, a indiqué le ministre.

 


Le pouvoir d'invalider ces rémunérations appartient toutefois au seul conseil d'administration. L'Etat belge ne peut intervenir que dans le cadre de l'assemblée générale en refusant d'approuver le rapport du comité de rémunération.
M. Geens n'a pas voulu tirer de conclusion finale dans ce dossier. Il doit encore s'entretenir avec son homologue français, Pierre Moscovici, (l'Etat français étant actionnaire de Dexia à 44%) et M. Van Loo.

 

 

Si ce n’est pas du chantage, c’est bien imité et Koen Geens qui se positionne comme le leader de l’aile droite du CD&V est bien décidé à s’y plier.

 

 

Combien de milliards faudra-t-il encore payer en pure perte à la « bad bank » ?

 

 

P.V.



La langue française et l’Europe

 

Depuis 2004, date de l’adhésion des anciens pays du bloc soviétique au sein de l’UE, la déroute du français n’a fait que s’accentuer. Pourtant, l’arrivée de pays de l’Est avait été présentée comme une chance pour la France d’étendre son cercle d’influence ainsi que de promouvoir sa langue. Las, le principal acteur de la fondation européenne est marginalisé au sein même des institutions. Les chiffres officiels sont sans appel. En 1997, l’anglais et le français faisaient jeu égal. Au Conseil de l’Union Européenne, 41%  des textes étaient rédigés en anglais, contre 42% en français et 5% en allemand. Les proportions sont similaires dans la Commission Européenne.

 

Celle-ci  révèle dans un rapport de 2011 que seuls 6% des documents sont en français. Ce n’est plus une dilution, c’est une débâcle. Jugé plus pratique, l’anglais s’impose dans les réunions et dans les rédactions de rapports. Dès lors, la France en est réduite à invoquer la résolution de 2004 sur la diversité linguistique dans l’Union Européenne. La langue française qui se voulait jadis la plus intelligible devient inintelligible dans les instances où la politique intérieure de la France se décide de plus en plus. Même si les fonctionnaires de l’Union Européenne doivent maîtriser au moins trois langues des pays membres, le français devient subalterne.

 

Ainsi, plusieurs travaux importants de la Commission Européenne n’ont été rendu publics qu’en anglais, ne suscitant qu’une réaction molle des autorités françaises. En outre, la nomination de Catherine Ashton, représentante britannique de la diplomatie européenne, symbolise également une forme d’éviction. Au-delà des nominations aux postes stratégiques, c’est la conception même d’une Europe à la française qui s’éteint avec l’avènement d’un fonctionnement à l’anglo-saxonne des institutions européennes. La construction européenne se poursuit sans les peuples, dans l’entre-soi des élites anglicisées qui considèrent la culture et la langue française, ainsi que les autres cultures et langues, comme des reliques de musée.

 

Il ne s’agit pas ici de faire de la « francolâtrie », la question fondamentale porte sur l’imposition du modèle culturel ultralibéral qui passe par l’usage systématique d’un ersatz de la langue de Shakespeare – elle aussi massacrée – appelé le « globish ».

 

 

Beurk !

 

 

P.V.

 

 

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 10:34

Le Nobel tacle Hollande

 

L’économiste américain dit « néo-keynésien »  Paul Krugman est en colère sur François Hollande. Voici ce qu’il a déclaré à la RTBF :

« Je n’ai pas prêté beaucoup d'attention à François Hollande, le président français, puisque clairement, il n’allait pas vraiment se démarquer de l’orthodoxie politique d’austérité destructrice européenne. Mais aujourd’hui, il a fait quelque chose de réellement scandaleux.

Bien entendu, je ne parle pas de sa prétendue liaison avec une actrice, ce qui, même si c’est vrai, n’est à la fois ni surprenant (eh oui, on est en France) ni dérangeant. Non, ce qui est choquant c’est sa façon d’accueillir favorablement les doctrines de droite qui ont été discréditées. Cela nous rappelle que tous les maux actuels de l’économie européenne ne peuvent être attribués entièrement aux mauvaises idées de la droite. Oui, des conservateurs impitoyables et butés ont mené l’économie, mais ils ont été en mesure de le faire grâce à des politiques de la gauche modérée manquant de cran et de volonté. »

 

Cela ne vaut pas que pour la France…

 

Un Américain qui savonne la gauche européenne qui n’est pas assez à gauche selon lui, c’est du jamais vu !

 

P.V.

 

 

Salut à Gillot et aux métallos d’Arcelor Mittal !

 

 

Frédéric Gillot, délégué FGTB à Arcelor Mittal, sera candidat à la Région sur la liste du PTB. Agé de 51 ans, il avait auparavant présidé la section  PS de Blegny.

 

Quelques sérieuses que soient nos réserves à l’égard du PTB, il faut comprendre et saluer cette candidature. Les victimes du magnat Mittal, liquidateur de la métallurgie liégeoise, ont été lanternées par la Région wallonne, finalement impuissante face au grand capital. Il s’agit en la circonstance d’une candidature typiquement ouvrière, dans la tradition d’André Renard ou de Robert Gillon. Et dans la tradition de l’indépendance syndicale. C’est en même temps un avertissement pour la direction du PS liégeois. 

 

R.F.

 

Les caves se rebiffent…

 

Charles Michel, le président du MR, et Wouter Beke, celui du CD&V ont déclaré leur amour ce week-end au « Soir » et au « Standaard ». Joli coup médiatique pour signaler qu’ils allaient convoler en (in)justes noces après le 25 mai pour mener une politique socio-économique bien néolibérale et amener les Socialistes à leurs chères études.

 

On en connaît deux qui ont dû sourire sous cape : Didier Reynders et Bart De Wever. Les gazouillis des deux tourtereaux n’ont aucune importance. L’accord MR-NV-A implique bien entendu la participation des deux partis chrétiens au gouvernement que ces messieurs souhaitent.

 

Nous aurions cependant aimé voir la tête de Joëlle qui est dribblée en cette affaire. Bah ! Elle est tout heureuse de signaler que grâce à elle, il y aurait moins de criminalité, ce qui est contestable. On se console comme on peut.

 

P.V.

 

Liberté d’expression : les dégâts collatéraux

 

L’affaire Dieudonné a fait une victime : Frédéric Taddéï avec son excellente émission « Ce soir ou jamais ». Elle est trop polémique pour les tenants de la pensée unique. Aussi, la direction de France 2 a décidé de la « déplacer » à un jour et une heure impossibles. Si ce n’est pas tuer ce lieu de débats, c’est presque lui donner le coup de grâce.

 

Pourtant, Taddéï a bien défini sa conception de sa mission devant le journaliste Patrick Cohen qui l’attaquait méchamment : « Moi, ma responsabilité c’est que en tant qu’animateur d’une émission de débat sur le service public je m’interdis d’être le procureur ou le défenseur des uns et des autres et surtout de censure qui que ce soir sur quelque sujet que ce soit, à partir du moment où il respecte la loi. Mais il n’y a eu le moindre problème dans « Ce soir ou jamais » y compris avec les gens que vous avez cité, je parle de Dieudonné et d’Alain Soral qui sont dans des positions un peu spéciales… »

 

On ne parle pas non plus des autres invités à cette émission, comme l’écrivain Philippe Sollers, ou le directeur du Collège de France, Pierre Rosanvallon.

 

Voilà ce qu’il arrive lorsqu’on touche à la liberté d’expression. On franchit une nouvelle étape. A quand la suivante ?

 

P.V.

 

Europe : menaces sur l’avortement

 

On sait que le gouvernement conservateur ultralibéral espagnol projette d’interdire l’IVG. Il n’est pas le seul en Europe.

 

Non seulement, il y a pratiquement autant de législations en la matière que de pays. Ainsi, au Portugal, l’avortement est autorisé jusqu’à dix semaines, vingt-quatre en Grande Bretagne, intégralement remboursé en Italie, à charge de la femme en Lettonie.

 

Mais l’idée d’interdiction fait son chemin. Après l’Espagne, la Suisse organise le 9 février prochain une votation demandant l’interdiction du remboursement de l’IVG. Rappelons que 72 % des votants suisses avaient approuvé la loi de dépénalisation de l’avortement en 2002. Les temps changent ! En France, les milieux de la « Manif pour tous » organisent un rassemblement à Paris pour interdire l’avortement – cette manifestation est approuvée par le Pape François – et elle est appuyée par plusieurs députés UMP et le « très laïque » FN.

 

Le ministre espagnol de la Justice est convaincu que : « sa loi sur l’avortement s’étendra en Europe ».

 

On est prévenu !

 

Une manifestation est organisée le 29 janvier à Bruxelles pour protester contre le projet de loi espagnol. Rassemblement à 17 heures devant l’ambassade d’Espagne, 19 rue de la Science (près du square Frère Orban). La manifestation se rendra ensuite au Parlement européen. Venez-y nombreux !

 

 

P.V.

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